Renvoyé hier pour des raisons de décès, le procès des personnes interpellées pendant et après les manifestations contre le manque de courant à Kankan vient de reprendre au tribunal de première instance locale. Au compte de la deuxième journée d'audience de ce vendredi 7 avril 2023, c'est l'ancien chef du quartier de Salamani, Kabinet Touré alias Cafu, qui continue de répondre aux questions de la défense.

Devant les parties au procès et de nombreux citoyens présents dans la salle, Kabinet Touré insiste sur son innocence dans cette affaire. Selon ses avocats, il n'est complice de rien. Concernant l'une des charges qui pèse sur son client, Maître Bérété explique qu'aucun texte n'ordonne au citoyen ou responsable de quartier de forcément informer le Maire pour le maintien d'ordre en cas de manifestation. « Il a appelé les agents de la gendarmerie qui y étaient. Cela suffit tout simplement », a-t-il dit avant de s'interroger sur la non-interpellation et comparution des autres chefs de quartiers, notamment ceux de Bordo, Missira et autres. 

 « Pourtant, il y'a eu manifestation dans ces quartiers », renchéri maître Bérété.

Pour le prévenu Kabinet Touré, Alias Cafu, son limogeage et son interpellation constituent un règlement de compte de la part du maire de Kankan, Mory Diakité Colophon. C’est pourquoi il sollicite sa comparution. « Dans un pays normal, je dois même être dédommagé », a-t-il lâché.

L'audience se poursuit.

Depuis Kankan, Mohamed Slem Camara