Me Mamadou Ismaila Konaté sur l’annulation de remise en liberté sous caution de Kassory et Cie

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  • 23 mai 2022 14:36

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Le pool d’avocats de  Dr  Ibrahima Kassory Fofana et Cie ne décolère pas. Après que  Aly Touré, procureur spécial de la CRIEf  ait empêché la mise en liberté sous caution des trois anciens dignitaires du régime déchu,  Me Mamadou Ismail  Konaté ancien ministre de la Justice du  Mali et membre du collectif,  s’est appliqué a expliqué cet autre pan du feuilleton CRIEF contre qui  a suscité des rumeurs. Il était l’invité de Mirador de ce lundi 23 mai 2022. Extrait de son intervention.

Effectivement, nos clients à la tête desquels Dr Ibrahima Kassory Fofana ont comparu devant la chambre de l’instruction jeudi dernier pour la première fois. Il était question d’inculpation, de notification des charges, de prise de décision en ce qui concerne le statut carcéral. Le collège des juges d’instruction a décidé de ne pas suivre les réquisitions du procureur   et de placer nos sous contrôle judiciaire, en assortissant de conditions qui ont été également indiquées.  Fondamentalement on a été surpris  qu’après 2 heures d’audience, alors que l’horizon était plutôt clair,  que nous avons été informés de ce que   le procureur spécial a exercé comme voie de recours ;  ce qui est son droit. Mais le sujet véritable  c’est de savoir  les effets juridiques de cet appel.

 En termes d’effet et de conséquence, il y a deux situations qui se présentent. D’abord  Ibrahima kassory Fofana,  Oyé Guilavogui, Mohamed  Diané et Diakaria  koulibaly   se sont retrouvés sous mandat de dépôt le 6 avril dernier du fait du procureur spécial. On lui a contesté ce mandat de dépôt, lui-même avait fini par y renoncer,  en décidant de réorienter dans des conditions tout aussi illégale et  irrégulière le dossier devant le collège de juges d’instruction. Il se trouvait que en réorientant le dossier, en ayant donc renoncé à la démarche de flagrant délit qui lui a permis de décerner mandat, il n’a pas renoncé à son mandat et nos client sont resté sous mandat de dépôt  illégalement et irrégulièrement. Nous avons saisi le juge des libertés qui est le président de la CRIEF, en mettant en avant le caractère illégal et irrégulier du mandat. Ce dernier nous a dit exactement ceci : ‘’monsieur les avocats, le mandat pose véritablement  de difficultés, mais j’estime que  la loi Guinéenne n’appréhende pas le mandat dans ces conditions-là. Dans la mesure où la loi est floue,  moi je l’interprète restrictivement à l’égard d’Ibhima Kassory Fofana et les autres. Je décide de maintenir les effets de ce mandat,  je décide que ce mandat produira effet jusqu’à ce que ces personnes-là comparaissent devant la chambre d’instruction’’.

 Le président de la chambre d’instruction nous a rappelés exactement la même chose,  en disant : ‘’pour  moi ce matin, vos client comparaisse  libre. J’estime que ce mandat n’avait de valeur et ne pouvait produire d’effet que devant moi.  Et à partir du moment où ils ont comparus devant moi, ce mandat est caduc’’.

A partir de cet instant je ne vois pas comment un appel du parquet spécial, en matière d’ordonnance de placement en liberté sous condition,  peut-il y avoir un effet. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que le procureur spécial a visiblement exercé une voie de recours  contre l’ordonnance de placement du juge d’instruction. Et  on peut analyser la situation sous deux angles : premièrement, il y a un  mandat précédent qui est mort pour nous. Deuxièmement, il a y a un appel qui est exercé et c’est là-dessus qu’il faut être claire.  Le mandat étant caduc,  dixit le président de la CRIEF, juge des liberté, rappelé par le président de la chambre d’instruction qui a reconnu que, pour lui,   nos client ont comparu libre  devant lui,  et dès lors que ce dernier l n’a pas pris de mesures restrictives au sens où nos clients devaient retourner en prison, il est claire et nette que cet appel ne peut pas avoir pour effet d’anéantir encore les gens en prison dans la mesures où, inculpé devant le juge d’instruction, il sont pas  mis sous mandat de dépôt.

Transcription : Gilles M

 

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