Plus de 700 migrants tentant de traverser la Méditerranée à bord
d’embarcations de fortune ont été secourus durant le week-end, notamment au
large de Malte et de la Libye, a annoncé dimanche l’ONG SOS Méditerranée.
Depuis samedi, six sauvetages ont
été effectués dans les eaux internationales dont le dernier, dimanche
après-midi, a permis de porter secours à 106 personnes se trouvant dans un
bateau surchargé au large de Malte, a annoncé l’ONG européenne SOS Méditerranée
dont le siège est à Marseille. L’embarcation en détresse avait été repérée par
le navire de l’ONG allemande Sea-Watch.
“Le plus jeune rescapé de cette
opération n’est âgé que de trois mois”, a souligné SOS Méditerranée, affréteur
de l’Ocean Viking, qui a recueilli ces migrants.
Cette opération est intervenue
quelques heures seulement après que l’Ocean Viking ainsi que les bateaux de
Sea-Watch et de l’ONG allemande ResQship furent venus en aide dans la nuit de
samedi à dimanche à plus de 400 personnes en perdition en Méditerranée
centrale.
Ce sauvetage particulièrement
“périlleux”, qui a duré jusqu’au petit matin, a permis de secourir des
personnes se trouvant dans une grande embarcation en bois qui prenait l’eau, a
expliqué à l’AFP une porte-parole de SOS Méditerranée.
Les rescapés ont ensuite été
répartis sur le Sea-Watch3 et l’Ocean Viking pour y recevoir notamment des
soins.
Depuis samedi, l’Ocean Viking en
est à sa sixième opération de secours. Le navire qui avait déjà recueilli 196
personnes au cours de différents sauvetages au large de la Libye samedi, compte
désormais à son bord 555 rescapés avec les deux opérations de dimanche. Parmi
eux figurent au moins 28 femmes, dont deux sont enceintes, et 81 mineurs, dont
66 non accompagnés, avait précisé lors de son avant-dernier sauvetage SOS
Méditerranée.
Il n’est pas encore déterminé dans quel port “sûr” ces personnes
pourront débarquer
Malgré une insécurité
persistante, la Libye demeure un important point de passage pour des dizaines
de milliers de migrants cherchant chaque année à gagner l’Europe par les côtes
italiennes, distantes de quelque 300 km des côtes libyennes.
“Répartition solidaire”
La porte-parole en France du
Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, Céline Schmitt, a appelé début juillet
l’Europe à se doter en “urgence” d’un mécanisme de répartition automatique,
prévisible et solidaire des migrants secourus afin de leur offrir les gages
d’un meilleur accueil et de ne pas laisser uniquement les pays frontaliers de
la Méditerranée en première ligne.
“Si on regarde la Méditerranée
centrale (la route migratoire maritime la plus meurtrière du monde, qui relie
notamment la Libye à l’Italie ou Malte, ndlr), l’an dernier, ce sont moins de
50.000 personnes qui arrivent”, avait-elle souligné.
“C’est totalement gérable au regard
de la population européenne et au vu du nombre de personnes déracinées dans le
monde, qui a atteint 82 millions de personnes”, relevait la porte-parole.
Selon l’Organisation
internationale pour les migrations (OIM), les départs de migrants, les interceptions
et les arrivées en Méditerranée centrale sont en augmentation cette année.
“En plaidant pour de meilleures
pratiques de gestion des migrations, une meilleure gouvernance des migrations
et une plus grande solidarité de la part des Etats membres de l’UE, nous
pouvons parvenir à une approche plus claire, sûre et humaine de cette question,
à commencer par sauver des vies en mer”, avait également plaidé le porte-parole
de l’OIM, Paul Dillon.
Selon l’OIM, au moins 1.113
personnes sont mortes en Méditerranée au cours du premier semestre 2021 en
tentant de rejoindre l’Europe.
SOS Méditerranée assure de son
côté avoir secouru plus de 34.000 personnes depuis février 2016, d’abord avec
l’Aquarius, puis avec l’Ocean Viking.
AFP