Le Premier ministre Mohamed Béavogui s’apprête-t-il à jeter l’éponge ? Voilà la question que se posent nos confrères de Jeune Afrique. Officiellement en déplacement en Italie pour raisons médicales, rappelle JA, Mohamed Béavogui n’a jusqu’à présent pas donné de date de retour.
A en croire le confrère, le
séjour prolongé en Europe de Mohamed Béavogui et la nomination d’un remplaçant
à son poste alimentent les rumeurs à Conakry, où de nombreux observateurs
doutent de son retour en Guinée. Etant donné qu’avant de s’envoler pour Rome,
le Premier ministre guinéen avait fait savoir à ses collaborateurs et proches
que son absence ne durerait que sept jours.
Contacté par Jeune Afrique, celui qui est
remplacé par intérim depuis le 16 juillet par Mamadi Doumbouya, par l’actuel ministre du
Commerce Bernard Goumou, assure que « la
santé est nécessaire pour mener à bien la conduite du pays » et qu’il rentrera
lorsque sa condition le lui permettra. En attendant, souligne JA, Mohamed Béavogui
séjourne en Italie, à Rome, où il tente de conserver le secret autour de son
quotidien. Il n’est plus apparu en public depuis le 13 juillet, peu avant son
départ de Guinée, alors qu’il participait à une cérémonie organisée par
l’ambassade de France à Conakry.
Dans la capitale italienne, raconte le confrère, le Premier ministre Guinéen
vit dans son domicile qu’il
connaît puisqu’il l’avait acquis alors qu’il occupait la fonction de directeur
pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale du Fonds international du
développement agricole, une agence onusienne basée à Rome. À l’époque, rappelle
le journal, Mohamed Béavogui occupait
cette maison avec sa famille, et le logement demeurait vide lorsqu’il était en
séjour à Conakry.
‘’En dépit de l’argument médical
avancé, plusieurs sources proches de l’intéressé assurent qu’il ne souffre
d’aucune maladie grave justifiant un séjour prolongé hors de la Guinée. Ce qui
ne fait qu’alimenter davantage les rumeurs. Depuis sa nomination, des frictions
avec la junte au pouvoir avaient ainsi été révélées publiquement. Ses prises de
position auprès de la Cedeao sur la durée de la transition avaient ainsi été
désavouées par Mamadi Doumbouya, et un désaccord avait aussi émergé lorsque ce
dernier avait décidé de donner à l’aéroport de Conakry le nom de Sékou Touré’’
lit-on dans jeune Afrique. Qui souligne
toutefois que ces conflits n’auraient officiellement pas entamé la volonté de
l’ancien haut fonctionnaire international de mener à bien sa mission.
Gilles Mory Condé