Mohamed Béavogui, un punching-ball plus que parfait (l’Edito de Mamadou Dian)

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  • 14 mars 2022 11:29

  • Politique

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Dans sa croisade contre la junte, l’ANAD donne l’impression d’user de la stratégie de frappe chirurgicale. En orientant ses tirs nourris vers le Premier ministre Mohamed Béavogui et les mauvais génies du président, tapis dans la pénombre du palais Sékhoutouréyah, tout en ménageant le colonel Mamadi Doumbouya, lui-même. C’est dans cette trame que semble s’inscrire le récent discours au vitriol du vice-président de l’UFDG, le Dr Fodé Oussou Fofana, contre le locataire du palais de la Colombe. Allant jusqu’à demander le départ de Mohamed Béavogui, qui ne serait à ses yeux qu’un comparse dans cette transition qui bat de l’aile.

C’est un Dr Fodé Oussou Fofana, dans une colère bouillante, comme hanté par Némésis, la déesse de la colère et de la vengeance, qui a passé ses nerfs sur le Premier ministre, lors de l’assemblée générale de son parti, samedi dernier. 

Dans ce discours qui s’inscrit littéralement, dans la dynamique visant à maintenir la flamme de la mobilisation des troupes, dans la perspective des manifestations de rue projetées par les partis frustrés de la transition, Fodé Oussou s’est employé à décocher ses flèches contre Mohamed Béavogui. Devenu le punching-ball, plus que parfait pour l’aile dure des forces vives, dont les attaques semblent ménager en quelque sorte le colonel Mamadi Doumbouya.

En effet, le vice-président de l’UFDG trouve l’actuel locataire du palais de la Colombe, plus aboulique que ses prédécesseurs. Qui, bien qu’étant réduits à inaugurer les chrysanthèmes, dans leur rôle, par l’hyper président que fut Alpha Condé, étaient bienveillants et faisaient de leur mieux pour maintenir des couloirs de dialogue avec l’opposition au régime.

Ce qui ne serait pas le cas avec Mohamed Béavogui. C’est comme si pour Fodé Oussou, le Premier ministre de la transition serait le grain de sable qui gripperait la mécanique du dialogue entre le CNRD et les politiques. D’où son appel à la faveur de ce coup de gueule, à couper les vivres à Béavogui, voire simplement à supprimer ne serait-ce que momentanément le poste de Premier ministre en Guinée.

Il a aussi saisi l’occasion pour renouveler la disponibilité des forces vives à dialoguer avec la junte, pour que la transition ne soit pas dévoyée. Sans toutefois manquer d’accuser certains leaders politiques d’être en intelligence avec le CNRD, qui les pourvoirait en fonds, destinés à financer des campagnes de propagande en sa faveur.

Face à cette montée d’adrénaline au sein des forces vives, la frange de la classe politique, incarnée par Lansana Kouyaté, Dr Ousmane Kaba et Dr Faya Millimouno, relativise cette diabolisation des autorités de la transition. En affirmant au gré de leur sortie, qu’il n’y avait pas de quoi s’étrangler de colère. Puisque le train de la transition suivait tout bonnement sa marche. Et de ne surtout pas oublier la chape de plomb qui enveloppait notre pays, avant le 05 septembre. Une lecture en porte-à-faux avec celle des frustrés. 

Mamadou Dian Baldé

 

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