« Je n'avais aucune intention d'envoyer une quelconque troupe au
stade, d'autant plus que la police et la gendarmerie sont habilitées à
maintenir l'ordre public »…Cette explication est du capitaine Moussa Dadis
Camara, en réponse aux questions du
ministère public. Pourtant, poursuit le procureur Algassimou Diallo, à travers son procès-verbal, Jean Marie Doré avait affirmé qu'il a reçu des
informations des leaders religieux, selon lesquelles le capitaine voulait
effectivement envoyer des troupes pour empêcher le meeting des forces vives au
stade du 28 septembre. S'il dément cette affirmation, Dadis reconnaît avoir eu des entretiens avec des leaders religieux afin de tenter de
faire reporter la manifestation à la veille de son déplacement sur Labé.
L'accusé affirme qu'au moment où
il recevait des informations, le massacre était déjà perpétré. Du coup, qu’il
ne pouvait plus rien faire. Le rapport de la commission d'enquête
internationale révèle que l'ancien président du CNDD avait imputé la
responsabilité des événements du 28 septembre 2009 aux leaders politiques qui
ont organisé le meeting. Il les a aussi accusés d'avoir envoyé des enfants des
autres à l'abattoir. « J'ai voulu dire que chaque fois qu'il y a
manifestation, des cas des morts surviennent », a précisé Dadis. L'accusé avait également fait
un parallèle entre les évènements de 2007 et ceux de 2009 en parlant de
l'intervention des militaires face aux soulèvements populaires. « J'ai décrit
les réalités de mon pays », a lâché
l'ancien chef de la junte.
Sékou Diateya