Indignation, frustration…Voilà entre autres des sentiments lisibles sur le visage des habitants de la région de N’zérékoré, à la révélation, ce lundi 1 mars, d’un cas de viol collectif sur une mineure à Ouleouon, dans la sous-préfecture de Womey. Deux mois après, les présumés violeurs sont libres, les autorités locales seraient poursuivies pour dissimulation et complicité.
« Le crime est commis depuis le 7 janvier, mais, c’est seulement c’est ce lundi que le monde l’apprend par voie de presse », indique M Gomou, membre de la famille de la victime. Il précise : « Namo, Hokpa Haba et Yohé Goumou, ce dernier cousin de la victime, tous âgés de plus de 20 sont les présumés violeurs. »
A la presse, la victime, une élève de la 4ème année, raconte : « Je partais chercher du bois en brousse. J’ai rencontré un groupe de jeunes du village qui se droguait. Ils m’ont entourée et m’ont envoyée de force dans la brousse ». Là-bas, elle dit avoir été menacée de mort : « il m’ont violentée avant de me violer à tour de rôle. »
Plus grave, selon des témoins, les leaders coutumiers obligent la famille de la victime à se taire au risque de se voir interdit l’accès au poste de santé et à l’eau potable du village. Ainsi, près de deux mois après, les présumés auteurs sont toujours en liberté.
Interrogé, le chef secteur de la localité indique que Yohé Goumou, Namo et Hokpa Haba sont condamnés par les coutumiers au payement d’une amende de trois millions chacun. Alors que la victime n’a bénéficié d’aucune prise en charge médicale, le premier responsable de la communauté prévoit d’utiliser ce montant dans la rénovation de la toiture de l’école primaire du village.
Aujourd’hui, le caractère dissimulateur de la gestion du dossier au niveau local provoque l’ire et la déception des organisations de protection et de défense des droits de la femme et de l’enfant. Aux dernières nouvelles, les autorités locales sont visées par une plainte pour complicité.
GMC