Au premier des deux jours de leur deuxième réunion, les chefs
d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest
(CEDEAO), sans ceux du Cap-Vert et de la Guinée qui sont opposés à
l’utilisation de la force contre les putschistes nigériens, et bien entendu du
Burkina Faso, du Mali, de la Guinée, et évidemment du Niger, ont confirmé que
parallèlement au dialogue qui pour l’instant se hâte lentement à produire des
effets, l’intervention militaire reste d’actualité.
Visiblement, pour obtenir la
libération du président nigérien Mohamed Bazoum et restaurer l’ordre
constitutionnel au Niger, la CEDEAO ne lâche rien. Sauf que, nouvelle stratégie
ou simple glissement sémantique, les patrons militaires des membres de
l’organisation sous régionale, mettent désormais en avant, « une mission de
soutien à la stabilisation » au Niger. En attendant que ce nouveau concept
livre tout son contenu, certainement à la fin des deux jours de leur conclave,
les chefs d’Etat-major ont affiché à Accra, leur détermination à garantir
l’Etat de droit, en droite ligne de la posture de leurs présidents.
En tout cas, si la force pour
déloger les auteurs du coup de force semble être le dernier recours, il n’en
demeure pas moins qu’elle se prépare selon « un chronogramme raisonnable »,
avec pour références, les succès des interventions dans le passé de la force en
attente, ont rappelé les hôtes du ministre ghanéen de la Défense, qui, lui, n’a
cependant pas manqué de révéler que « personne ne veut entrer en guerre ».
Mais, il faut « permettre à nos peuples de pouvoir continuer à choisir leurs leaders
», a aussi dit le Ghanéen.
En attendant que le dénouement,
que tous espèrent pacifique, se réalise, et pendant que la force en
attente…attend, le président nigérien qui refuse de démissionner, perd des
kilos, compte tenu du régime d’austérité sévère auquel l’ont soumis, lui, son
épouse et leur enfant, la junte. Une situation dénoncée par sa fille Zazia, qui
déplore les conditions dans lesquelles sont retenus, contre leur gré, depuis le
26 juillet, les siens. De son côté, Mahamadou Issoufou, se défend bec et ongles
contre les accusations qui l’impliquent dans le coup d’Etat perpétré contre son
alter ego. Et, même s’il ne l’exige pas, il ne « demande » pas moins, «la
libération du président Bazoum et son retour au pouvoir ». C’est déjà ça ! Un
retour au pouvoir qui constitue également, la préoccupation des Etats-Unis qui,
bien qu’ayant envoyé un ambassadeur à Niamey, disent ne pas avaliser le coup
d’Etat. « Washington réclame toujours la libération puis le retour au pouvoir
du président élu Mohamed Bazoum ».
En tout cas, le temps passe, la CEDEAO attend, les putschistes s’accrochent et le Niger, tout en retenant son souffle, vit tout de même !
WS