Depuis fin décembre dernier, la quasi-totalité des groupes armés
maliens du Nord signataire de l'accord de paix d’Alger en 2015 avec le
gouvernement malien ont suspendu leur participation à cet accord. Ils pointent
« l'absence persistante de volonté politique » des autorités maliennes.
Ce week-end, la médiation
internationale, composée notamment de l'Algérie et des représentants des cinq
pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU, a pris une initiative pour
relancer le processus de paix.
Dans un communiqué, elle affirme
avoir présenté au gouvernement malien et aux ex-rebelles « des propositions
concrètes visant à relancer l’accord pour la paix ». Pas plus de détails
officiels, mais d’après nos informations recueillies auprès des deux parties,
le document comporte « des actions prioritaires » à mener pour que le processus
redémarre. Il y a par exemple l’opérationnalisation de la commission ad hoc sur
la chaîne de commandement des forces armées reconstituées. C’est l’un des
points sensibles.
Dans la future armée régulière
reconstituée, des ex-rebelles tiennent dans l’ensemble à porter les galons
qu’ils ont actuellement. La médiation internationale propose également aux deux
parties un début de l’opération DDR, « désarmement, démobilisation, réinsertion
», sur un premier lot de 13 000 ex-combattants sur les 26 000 convenus,
d'accorder les violons sur le volet « lancement des projets de fonds de
développement », ou encore la mise à jour des arrangements sécuritaires sur le
cessez-le-feu. Ce dernier point est important. Très récemment, un avion de
l’armée malienne a survolé la ville de Kidal, au nord-est, contrôlé par les
ex-rebelles. Ces derniers ont tout de suite dénoncé « une violation du
cessez-le feu », et de son côté la mission de l’ONU au Mali s’est déclaré
inquiète par ce regain de tension sur le terrain.
On ne connaît pas encore
officiellement la réaction des deux parties à cette initiative.
Serge Daniel