En Guinée, le colonel Doumbouya -qui a pris le pouvoir il y a 18 mois-
promet de le rendre aux civils dans un peu moins de deux ans. Mais l’opposition
est sceptique, car plusieurs de ses cadres sont en prison et ses deux leaders
vivent en exil. N’est-ce pas en effet de mauvais augure pour la suite de la
transition ? Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement guinéen et
ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, de passage
à Paris, était l’invité de la RFI. Extrait….
« Normalement la transition
devrait s’achever dans les 24 mois. Nous faisons en sorte que d’ici là l’ensemble des engagements des
guinéens qu’il s’agisse de l’élaboration d’un fichier électoral consensuel, la révision des textes
constitutionnels du pays et de la création des institutions, ainsi que le
déroulé des processus électoraux soit maintenu dans les délais d’engagement. Le
référendum aura-t-il lieu cette année ? Cela
dépendra de l’évolution des travaux sur la constitution, mais en tout état de
cause, l’ensemble du processus électoral
devra être achevé avant la fin de
24 mois. La rédaction est déjà engagée, la réflexion est déjà engagée au niveau du CNT et des commissions sont à
pied d’œuvre pour favoriser la participation des cadres, des intellectuels, des
juristes guinéens et étrangers qui veulent aider ce pays ase doter des textes
juridique fondamentaux.
Violence et manifestation
Le gouvernement déplore systématiquement
les violences lorsqu’elle intervienne et qui entraine des victimes, mais prend
aussi des dispositions pour que les auteurs de ces violence puissent être
traqués et traduit devant la justice. Il faut rappeler que les premiers
responsables ou accusés d’assassinats de
manifestants sont actuellement en procès
devant les tribunaux de Conakry et c’est déjà une première avancée. L’usage des
armes de guerre est prohibé et c’est
pour cette raison que les auteurs de cette
utilisation de ces armes de guerre sont arrêtés et traduits devant les juridictions.
Dans les manifestations ce n’est
pas l’armée qui intervient, c’est la police et la gendarmerie, mais lorsqu’ils
sont débordés et que le contexte le permet, la loi autorise que les forces
armées interviennent.
La réalité est que les
manifestations ne sont pas interdites sur l’ensemble du territoire national.
Elles sont interdites sur une partie du territoire, notamment sur les axes qui
donnent lieu à beaucoup de violences. Pour le reste, les partis politiques
continuent à agir, continuent à maintenir leurs activités en critiquant
l’actualité, en échangeant avec leurs membres. Donc ça, ça continue. Il ne
s’agit pas de dire qu’il y a une interdiction de manifester. De l’autre côté,
il n’y a pas eu de menaces de dire qu’on va dissoudre les partis politiques.
Cependant, les partis agissent conformément à la charte des partis politiques
et à la loi. Lorsqu’il y a des déviations par rapport à la loi, lorsqu’il y a
violation de la charte, il va s’en dire qu’il y a des sanctions qui sont
prévues. »
Décryptage :GMC