La condamnation du coordinateur-adjoint de Tournons la Page Guinée,
Foniké Menguè, provoque
des réactions aussi bien à l’intérieur qu’à l’étranger. Après les politiques,
plusieurs GNG viennent de signer une déclaration. En substance, elles dénoncent
de la criminalisation de l’exercice pacifique des libertés d’expression et de
manifestation par les autorités guinéennes
Déclaration
Tournons La Page, Agir ensemble
pour les droits humains, l’ACAT-France, la FIDH et l’Organisation Mondiale
Contre la Torture(OMCT) dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des
défenseurs des droits de l’homme, le CRID et le CCFD-Terre Solidaire dénoncent
cette condamnation arbitraire qui atteste, une fois de plus, de la
criminalisation de l’exercice pacifique des libertés d’expression et de manifestation
par les autorités guinéennes, ce qui est très inquiétant et va à l’encontre des
textes internationaux protégeant ces libertés et ratifiés par la Guinée, dont
le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié le 24
janvier 1978.
C’est également un nouvel exemple
du manque d’indépendance de la justice en Guinée.
Plutôt que de répondre aux
préoccupations légitimes de la jeunesse guinéenne en termes de respect de la
démocratie et de l’État de droit, les autorités guinéennes arrêtent et font
condamner les voix dissidentes qui s’élèvent au sein de la société civile.
C’est un chemin risqué pour la société dans son ensemble que de stigmatiser
toute personne s’opposant à la présidence d’Alpha Condé.
La condamnation en appel d’Oumar
Sylla s’appuie sur les charges retenues contre lui lors de sa première
incarcération entre avril et août 2020 suite à sa participation à l’émission de
grande écoute « Les Grandes Gueules » sur Radio Espace FM, au cours de laquelle
il a dénoncé les arrestations arbitraires et les exactions survenues dans la
ville de N’Zérékoré le 22 mars 2020 ; charges qui avaient pourtant été
abandonnées par la suite.
Arrêté pour la seconde fois le 29
septembre 2020 en pleine rue alors qu’il se rendait à une manifestation
organisée par le FNDC pour protester contre la candidature d’Alpha Condé à un
troisième mandat, Oumar Sylla a vu sa santé se dégrader en raison des
conditions carcérales très difficiles à la prison centrale de Conakry.
Il est déplorable d’assister à
ces violations répétées des droits humains et de l’État de droit. Nous
continuerons à nous mobiliser pour nos partenaires guinéens ainsi que pour
toutes les personnes emprisonnées pour leurs opinions en Guinée, et nous exigeons
la libération immédiate et inconditionnelle d’Oumar Sylla et de tous les
défenseurs des droits humains et prisonniers politiques en Guinée.
Fait le 11 juin 2021
Tournons La Page
Agir ensemble pour les droits
humains
ACAT-France
FIDH, dans le cadre de
l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme
Organisation mondiale contre la
torture (OMCT), dans le cadre de l’Observatoire pour la protection des
défenseurs des droits de l’Homme
CRID
CCFD-Terre Solidaire