Dans le cadre de l’examen du
projet de Loi de finances initiale exercice 2023, les Conseillers nationaux ont
entamé ce lundi 19 décembre 2022, la série de plénières consacrées à la
présentation par les Ministres, de la politique sectorielle de leurs
départements respectifs.
Les Ministres de l’Administration
du territoire et de la décentralisation, de l’Energie, de l’hydraulique et des
hydrocarbures ainsi que celui des Mines et de la géologie, ont été les premiers
à se livrer à cet exercice républicain.
– La faible allocation budgétaire destinée
aux autorités déconcentrées ;
– Le processus de retour à l’ordre
constitutionnel conditionné par la mise en œuvre de certaines activités dont le
recensement général de la population et de l’habitat, le recensement
administratif à vocation d’état civil, l’établissement du fichier électoral, le
dialogue politique ;
– La rationalisation de la gestion de
l’Agence nationale de financement des collectivités locales (ANAFIC), le Fonds
de développement local (FODEL), le Fonds de développement des communes de
Conakry (FODECON) qui sont tous des outils de financements pour un véritable
développement à la base.
S’agissant des interrogations des
Conseillers nationaux, des questions ont porté entre autres sur :
– La nécessité du dialogue inclusif ;
– La problématique de l’obtention des
documents administratifs surtout l’extrait d’acte de naissance ;
– La floraison des partis politiques ;
– La foultitude d’organisations non
gouvernementales (ONG) non agréées avec des sources de financements douteuses ;
– L’organisation des élections de la base
au sommet ;
– L’assainissement de la capitale et de
d’autres villes de l’intérieur du pays ;
– La subvention des communes rurales et
urbaines ;
– Les relations entre le MATD et les
coordinations régionales ;
– La vigueur des manifestations politiques
dans certaines localités et les moyens déployés en termes de forces de défense
et de sécurité ;
– La gestion et la sécurisation de nos
frontières.
Pour sa part, le Ministère de
l’Energie, de l’hydraulique et des hydrocarbures dispose pour l’exercice 2023
d’une allocation budgétaire de 3 892 milliards 982 millions 796 mille francs
guinéens contre une dotation en LFR 2022 de 4 223 milliards 921 millions 898 mille
700 francs guinéens, soit une diminution de 330 milliards 939 millions 102
mille 700 francs guinéens (8%).
Le Ministre Seydouba SOUMAH dira
que ce budget est bâti autour des projets et programmes visant à améliorer la
desserte en électricité et de l’adduction en eau potable. Selon le chef de ce
département, de gros efforts ont été consentis au cours de cette année avec une
fourniture en électricité qui est passée de 25 à 46%. Parmi les projets phares
du département prévus pour 2023 figurent en entre autres : la réalisation du
quatrième projet eau du schéma directeur du grand Conakry, l’amélioration de la
desserte en eau potable dans les régions de Kindia, Mamou, Labé, Faranah,
Kankan, N’Nzérékoré et Boké.
Dans le domaine de l’électricité,
les efforts seront consentis principalement sur la poursuite des travaux
d’éclairage public à Conakry et les sept régions administratives du pays. À
cela s’ajoute la finalisation et l’opérationnalisation du poste principal de
Linsan, les postes associés et le raccordement des régions de la Haute Guinée,
de la Moyenne Guinée et de la Guinée forestière.
Au titre des questions abordées
par les Conseillers nationaux, il y a celles relatives à :
– L’accessibilité du gaz butane à la
population pour minimiser voire stopper la déforestation ;
– La réalisation du quatrième projet eau ;
– La réglementation du secteur des forages
;
– La politique d’adduction d’eau à
l’intérieur du pays et dans certains quartiers de Conakry ;
– Au non-paiement de factures d’eau et
d’électricité par des départements ministériels ;
– La spéculation sur le prix du gaz butane
par des commerçants ;
– La privatisation de la SEG ;
– L’effectivité du contrôle de qualité des
câbles importés dans le but de remédier aux courts-circuits ;
– L’intérêt qu’accorde le Gouvernement à
la récente découverte d’une substance apparentée au gasoil dans la préfecture
de Mali.
Au ministère des Mines et de la
géologie, le budget prévisionnel pour 2023 est de 112 milliards 760 millions
790 mille francs guinéens contre 86 milliards 734 millions 681 mille en LFR
2022. Dans son intervention, le Ministre des Mines a tenu à rappeler que 83% des
exportations et 40% du PIB proviennent du secteur minier. Cela étant, il
existait une forme d’anarchie dans le secteur avec plus de 840 permis miniers
dont seulement 50 en phase de développement ou d’exploitation. Par comparaison,
les États-Unis ne disposent que de 43 permis miniers et 66 en Australie
(premier pays producteur de bauxite au monde) qui sont pourtant de grands pays
miniers.
Les défis du ministère sont
nombreux mais les plus urgents selon le ministre sont entre autres :
– L’assainissement du cadastre minier ;
– Le renforcement de capacités des cadres
du ministère ;
– Le projet de rénovation, d’extension et
d’équipement du laboratoire de Kankan pour l’analyse de l’or et des métaux de
base ;
– Le projet de mise en place d’une base de
données pour le renforcement du suivi des projets miniers.
De pertinentes questions ont été
posées par les Conseillers nationaux en lien avec les aspirations légitimes des
populations à la base. Ces questions ont été principalement articulées autour :
– Des éboulements récurrents dans les
mines ;
– De la formalisation des entreprises
évoluant dans le secteur minier ;
– De l’impact des sociétés minières sur
l’environnement ;
– De la transformation de la bauxite en
aluminium ;
– Du faible taux de décaissement des fonds
dans le cadre de l’accord cadre Chine-Guinée (seulement 800 millions décaissés
sur 20 milliards de dollars US) ;
– De la précarité et de l’instabilité dans
le secteur minier ;
– De l’abandon scolaire dans les sociétés
minières et de la dépravation de nos mœurs et coutumes (proxénétisme, drogue,
déviance et d’autres travers aux alentours des sites d’exploitations minières)
;
– De l’exode rural vers les sociétés
minières ;
– De la mise en place du bureau
d’évaluation sur la quantité et la qualité des minerais ;
– Du contrôle des produits miniers
sortants ;
– De la création d’une école d’excellence
dans le domaine minier.
Cette plénière s’est déroulée
dans un climat de sérénité sous la direction de Dr Dansa KOUROUMA, Président du
Conseil national de la transition qui a assuré la police des débats avec
dextérité et une parfaite maitrise des enjeux de l’heure.
La Cellule de communication du CNT.