Peu d’Africains s’en soucient mais ce 25 mai se trouve être la Journée
mondiale de l’Afrique, en souvenir du congrès fondateur de l’Organisation de
l’Union africaine, ancêtre de l’actuelle Union africaine.
Pourquoi le 25 mai ? Ce jour
célèbre tout simplement la commémoration de la création de l’Organisation de
l’Union africaine (OUA), le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, en Éthiopie, sous le
parrainage du négus Haïlé Sélassié. À l’époque, l’organisation panafricaine
naissante avait pour objectif de réunir les 32 États qui venaient d’accéder à
l’indépendance. Mais aussi d’aider les peuples qui n’étaient pas encore libres
à se défaire du joug colonial.
L’idée avait pourtant germé
quelques années plus tôt. Dès 1958, alors que la plupart d’entre eux étaient
encore sous domination européenne, le Premier congrès des États africains
indépendants se réunit à Accra, au Ghana, à l’invitation de Kwame Nkrumah.
À cette occasion, les
participants – à peine une dizaine de représentants des futurs 54 pays
africains – appellent à la création d’une « Journée de la liberté africaine »
afin « de marquer chaque année les progrès en cours dans le mouvement de
libération et symboliser la détermination des peuples d’Afrique à se libérer de
la domination étrangère et de l’exploitation ».
Dans cette perspective, la
journée du 25 mai a pour but de symboliquement souligner la nécessité de «
renforcer l’unité et la solidarité des États africains », selon la charte de
l’OUA, lancée cinq ans plus tard.
Ce texte est rédigé entre autres
par Sylvanus Olympio, le « père de nation togolaise », mort quelques mois
auparavant, en janvier 1963, lors du coup d’État qui a porté au pouvoir son
successeur Gnassingbé Eyadema, lequel y restera jusqu’en 2005.
Un échec ?
Le 26 mai 1963, la charte de
l’OUA est signée par tous les participants, à l’exception du Maroc. Lors de
cette réunion, il est alors décidé de rebaptiser la « Journée de la liberté
africaine » en « Journée de la libération africaine », fixée au 25 mai. Le temps
aidant, cette journée deviendra simplement « Journée de l’Afrique ».
Si l’OUA a depuis disparu et a
cédé la place à l’Union africaine (UA) en 2002, le 25 mai continue aujourd’hui
d’être célébré.
Cette « Journée mondiale » – le
calendrier officiel en répertoriait très exactement 393 répertoriées en 2015,
contre 309 en 2009 – voit fleurir toutes sortes d’initiatives pour perpétuer
son caractère panafricain.
Les Africains sont par exemple
invités à s’élever contre les injustices qui les frappent, en portant une
étoffe de tissu rouge, à l’initiative des Sud-Africains de Africans Rising, un
mouvement qui se définit « pour la paix, la justice et la dignité ».
Mais si elle est probablement
plus connue que la journée mondiale de l’enfant africain (le 16 juin), de la
femme africaine (le 8 août), de l’écrivain africain (le 7 novembre) ou encore
de l’industrialisation de l’Afrique (le 20 novembre), la journée du 25 mai ne
suscite pas non plus un enthousiasme débordant sur le continent.
Elle n’est officiellement fériée
que dans quelques pays, dont le Mali ou la Guinée. Et sa dimension purement
symbolique lui vaut régulièrement des critiques.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Une
journée mondiale de l’Afrique est-elle bien utile
Avec JA