Le couperet est tombé ! La présidentielle de février 2024, ça sera sans
l’opposant Ousmane Sonko! En tout cas si les choses restent en l’état. Car, le
leader du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique
et la fraternité (Pastef), pour être élu président, doit d’abord être électeur
et ensuite candidat à la course au fauteuil du président sortant, Macky Sall.
Certes, Macky Sall ne peut
prendre part au match décisif de février 2024, son contrat de capitaine de
l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) ayant expiré au terme des deux
saisons qui lui étaient accordées, et pendant lesquelles il a conduit son
équipe à des victoires certaines, comme Sadio Mané et ses camarades ont mis le
Sénégal sur le toit de l’Afrique du football, toutes catégories confondues !
Mais, le métronome des Lions de la politique, pourrait ne pas être seul à
suivre la rencontre du dimanche 25 février 2024 depuis les tribunes. Ousmane
Sonko, qui s’est présenté depuis lors, comme le seul favori de cette compétition
au sommet, risque de se limiter aux échauffements -au propre comme au figuré-
d’avant-match ! Sans surprise, le nom du champion de Yewwi Askan Wi, la
coalition la plus importante de l’opposition sénégalaise, a été biffé de la
feuille de match ! Du reste, l’attaquant de pointe était menacé, il y a bien un
moment, de carton rouge, l’équipe du Pastef dont il défend les couleurs ayant
été disqualifiée depuis lors, car dissoute par décret gouvernemental.
La radiation d’Ousmane Sonko du
fichier électoral va certainement faire remonter le mercure politique au
Sénégal. La surchauffe de la rue qui a déjà fait au moins 18 morts, selon les
chiffres officiels et plus de 30 à en croire ceux avancés par l’opposition,
était devenue presque chronique, depuis les appels récurrents de l’opposant à
manifester pour le sortir de ce qu’il considère comme une cabale politique
engagée contre lui par le pouvoir pour l’éliminer de la course à la
présidentielle. Et comme il fallait s’y attendre, ce qui devait arriver arriva
! Condamné par contumace pour « corruption de la jeunesse » dans l’affaire dite
«Adji Sarr», du nom d’une ancienne employée d’un salon de massage de Dakar,
Ousmane Sonko, en prison depuis fin juillet et en pleine «grève de la faim»,
pour dénoncer son arrestation, est loin du bout du tunnel. S’il est retiré du
fichier électoral, c’est la fin de ses ambitions présidentielles, en tout cas,
ne serait-ce qu’en ce qui concerne l’élection de février 2024. Notification de
sa radiation lui aurait même déjà été portée ! Faux, rétorque le Pastef selon
qui, ni le pestiféré du pouvoir, ni son parti, n’ont reçu le moindre document
dans ce sens !
Et maintenant que va-t-il se passer
? C’est un secret de polichinelle, le pool d’avocats sénégalais et étrangers
qui assurent sa défense, et encore plus ses partisans, se mettront sans doute
avec leur célérité habituelle, en ordre de bataille, pour essayer de sortir du
pétrin, le jeune maire de Ziguinchor, 49 ans. Toutefois, il importe pour M.
Sonko, et pour le bien du Sénégal, que les uns ne portent pas leurs robes pour
se limiter à des déclarations dont le niveau de langue ferait pâlir de jalousie
l’académicien Léopold Sédar Senghor depuis sa tombe et embraseraient la « rue»,
et surtout, que les autres ne sortent pas les armes de destruction massive des
infrastructures de l’Etat érigées avec l’argent du contribuable et des biens de
particuliers. Il faut épargner le Sénégal du chaos que lui souhaitent et lui
préparent des politiciens aux intérêts égoïstes et très personnels.
Election c’est pas la guerre!
WS