Au-delà de l’enthousiasme suscité par la désignation du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) par l’internationale libérale, pour cornaquer sa mission d’observation électorale, dans le cadre de la présidentielle malgache prévue ce 16 novembre, ce choix constitue une véritable mise à l’épreuve de Dalein. La partie n’aura rien d’un dîner de gala, en ce sens que l’opposition vient de lancer à la veille du vote, un appel à la désobéissance électorale. En écho à la demande de suspension du processus électoral, formulée jeudi dernier par la présidente de l’Assemblée nationale, face au climat de tension suscité par cette joute électorale.
À Madagascar, la présidentielle du 16 novembre pourrait se
tenir dans une atmosphère de défiance. Avec la menace de boycott proférée par
l’opposition, qui craint que le scrutin ne soit entaché d’irrégularités
notoires.
La demande de suspension formulée récemment par Mme
Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, en intelligence
avec le conseil œcuménique des Églises chrétiennes, en dit long sur le manque
de sérénité qui entoure cette élection.
Nombreux sont en effet les observateurs qui décrivent une
situation volatile voire explosive. Tout ce branle-bas de l’opposition et de la
société civile laissent cependant Andry Rajoelina, chef d’État sortant, de
marbre. Cet ancien DJ, véritable personnage de roman, devenu président par un
concours de circonstances des plus baroques, rempile pour un second mandat. Il
tient donc mordicus à la tenue du scrutin le 16 novembre, quitte à y aller à la
hache. En réprimant les voix dissonantes. N’ayant qu’une idée en tête, celle de
passer haut la main dès le premier tour.
Madagascar, cette île située dans l’océan indien, aux larges
des côtes de l’Afrique australe, renoue ainsi avec ses vieux démons. Car comme
les autres pays du continent, la grande île continue de subir les méfaits de la
démocratie hybride.
Cette désignation de notre compatriote Cellou Dalein Diallo,
pour porter la voix de l’Internationale libérale lors de cette présidentielle,
n’a rien donc d’une sinécure. Il s’agit plutôt d’une véritable mise à l’épreuve
homme politique aguerri, dont le parcours force l’estime.
Vu l’enthousiasme suscité par cette désignation au sein de
l’UFDG, c’est comme si Dalein se rendait en terrain miné, la fleur au fusil.
Espérons tout de même que le rapport de mission qui en résultera, soit à la
hauteur de l’attente du peuple malgache. Pour ne pas que ce soit juste un
rapport de trop, qui ne ferait que conforter le pouvoir du potentat malgache.
Mamadou Dian Baldé