Le comité Nobel a décidé d'attribuer le prix Nobel de la paix 2022 au
défenseur biélorusse des droits humains Ales Bialiatski, mais également à l'ONG
Memorial et à l'organisation ukrainienne de défense des droits humains Center
for Civil Liberties. Trois lauréats qui, selon le comité du Nobel, «
revitalisent et honorent la vision d'Alfred Nobel de la paix et de la
fraternité entre les nations, une vision dont le monde a le plus besoin
aujourd'hui ».
Le comité du Nobel a choisi
d'honorer « trois remarquables défenseurs des trois humains, de la démocratie
et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins que sont la
Biélorussie, l'Ukraine et la Russie ».
Ales Bialiatski est un militant
politique connu pour son travail à la tête du Centre des droits de l'homme
Viasna, la principale organisation de défense des droits de l'homme en
Biélorussie. Il est actuellement en détention et l'a été à plusieurs reprises
pour ses activités de défenseur des droits humains. Son épouse s'est dit «
submergée par l'émotion » et « reconnaissante », tandis que la cheffe de
l'opposition Svetlana Tikhanovskaïa souligne que « le prix est une
reconnaissance importante pour tous les Biélorusses combattant pour la liberté
et la démocratie ».
Nous, les prisonniers politiques,
nous sommes soumis à un régime encore plus strict. Nos droits sont bafoués sans
raison. Par exemple, on me privait de la possibilité de recevoir des colis ou
des visites de ma femme...
Nicolas Falez
L'ONG russe Memorial a été
dissoute en décembre 2021. Fondée en 1989, elle est l'une des ONG les plus
respectées, pièce maîtresse de la défense de la lutte contre les répressions
dans la Russie contemporaine et gardienne de la mémoire des victimes du Goulag.
L'organisation ukrainienne Center
for Civil Liberties a été fondée en 2007. Sur son compte Twitter, le Centre
ukrainien pour les libertés civiles a très vite félicité ses membres et ses
co-lauréats.
En distinguant ces trois lauréats, c'est un message puissant qu'envoie le Nobel à ceux qui se battent contre l’oppresseur russe. Le comité a exhorté la Biélorussie à libérer Ales Bialiatski : « Nous espérons que cela se produira et qu'il viendra à Oslo pour recevoir le prix », a précisé la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen, en ajoutant : « Mais il y a des milliers de prisonniers politiques en Biélorussie et je crains peut-être que mon souhait ne soit pas très réaliste. »
Rfi