Deuxième journée d’audition ce mercredi 10 novembre pour celui qui était l’un des principaux responsables sécuritaires lors du putsch de 1987. Les avocats de la partie civile se sont concentrés sur ce que Gilbert Diendéré avait fait après l’attaque contre le Conseil de l’Entente.
En tant que commandant du 1er bataillon d’intervention
rapide et responsable de la sécurité du Conseil de l’Entente, le général
Diendéré aurait, selon les avocats de la partie civile, dû organiser la riposte
à l’attaque.
Lors de l’audience, le général a expliqué avoir à l’époque
une centaine d’hommes sous ses ordres pour surveiller l’enceinte du Conseil.
Ils étaient tous membres du CNEC ou du bataillon aéroporté de Koudougou. «
C’était donc l’élite », a commenté Maître Ferdinand Nzepa.
« Comment expliquer une telle passivité lors de l’attaque ?
», questionne-t-il. Le général a alors expliqué que ces éléments étaient à leur
poste et attendaient les instructions. Une telle riposte ne s’improvise pas.
« À qui profite le
crime ? »
Maître Nzepa a alors châtié l’orgueil du général : « Vous
avez eu un parcours extraordinaire, vous avez occupé les plus hautes fonctions
dans ce pays. Même la présidence, un court moment. Le grand général Diendéré ne
devrait-il pas assumer ? ». « Et pourquoi j’assumerais ? a répondu Gilbert
Diendéré, Parce que je suis général ? Non, je ne le ferai pas ».
La carrière de Gilbert Diendéré une fois que Blaise Compaoré
a pris le pouvoir a également intéressé les avocats. Ils ont d’ailleurs posé
cette question simple : « À qui profite le crime ? », pointant du doigt
l’ascension fulgurante de Gilbert Diendéré, qui finira chef d’état-major
particulier de Blaise Compaoré.
« Si ce crime ne vous profitait pas, pourquoi ne pas en
avoir arrêté les auteurs ? », a interrogé Maître Ambroise Farama, avocat de la
famille Sankara. « J’étais lieutenant, le président du Faso est mort et si
j’arrête mes supérieurs, Blaise Compaoré et le commandant Lingani c’est pour
faire quoi ? Aller à la Radio nationale ? Et dire que je dirige moi-même le
pays ? », a conclu Gilbert Diendéré.
Avec RFI