Le diplomate à la retraite François Lounceny a commencé sa déposition au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. A la barre, monsieur Fall dit avoir reconnu Toumba Diakité et Marcel Guilavogui, au stade du 28 septembre.
Marcel
Guilavogui, un des accusés dans cette affaire, a tout le temps nié s’être rendu
au stade du 28 septembre en 2009. Après Toumba Diakité, c’est Lounceny Fall qui
dit avoir vu Marcel Guilavogui au stade ce lundi noir pour cette manifestation
qui visait à protester contre l’hypothèse d’une candidature du Capitaine Dadis,
chef de la junte d’alors, à la présidentielle de 2010.
« Quand
ça tirait de partout, avec du gaz lacrymogène, on a vu les militaires, des bérets
rouges, entrer dans le stade. Ils étaient en train de tirer sur les jeunes. Ils
se sont dirigés vers nous. Arrivés, ils sont montés à la tribune. Toumba nous a
dit de descendre. Les militaires qui étaient là, avec le nommé Marcel, ont
asséné de coups aux leaders que nous étions. Ils ont blessé Jean Marie Doré,
Sidya Touré, Cellou Dalein, Mouctar Diallo…
Pendant ce
temps, Toumba essayait de nous tirer de leurs mains. Arrivés sur la pelouse, on
continuait à recevoir des coups et des menaces de la part. J’ai vu 5 à 6
militaires se ruer sur Cellou Dalein. Je me suis accroché sur Mouctar Diallo.
Sur l’esplanade
du stade, Toumba est venu nous mettre dans son véhicule pour repartir en
courant vers l’intérieur du stade. Au tour du véhicule, Marcel et d’autres sont
venus nous menacer. Marcel a asséné un violent coup à Sidya Touré en plein
visage.
Quand Toumba
est arrivé, il a bougé en trombe pour nous envoyer à la clinique Ambroise Paré.
Pendant qu’on cherchait à nous prendre en charge, Marcel est arrivé avec ses
hommes. Il a sorti une grenade et menacé de tout faire sauter si on ne nous
sortait pas de la clinique. Toumba l’appelait par son nom, Marcel. C’est là que
j’ai retenu son nom… »
Répondant à
une question du procureur, Lounceny Fall a réitéré ses propos. « C’est
Marcel qui nous a bastonnés au stade.. »
Alpha Mamadou Diallo
.
