Talhatou Garanké Diallo est la troisième partie civile qui a comparu au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. C'est l'un des gardes de corps du président de l'UFDG, Cellou Dalein Diallo. Il dit s'être constitué partie civile pour avoir été victime de coups et blessures le lundi 28 septembre 2009.
Le
sexagénaire a expliqué que très tôt dans la matinée du 28 septembre il a pris
la moto pour aller tâter le terrain. Il dit avoir constaté la présence massive
des agents de maintien d'ordre et la mobilisation des manifestants qui était en
cours à l'esplanade du stade.
Il dit avoir
été également témoin de l'arrivée du Colonel Moussa Tiegboro Camara et de ses
hommes sur l’esplanade, alors habillés en body noir et coiffé de bérets verts.
Selon Talhatou Garanké, l'ex patron des services spéciaux a menacé de massacrer
des manifestants et de faire arrêter des leaders s'ils ne quittaient pas les
lieux.
C'est sur
fond de brouhaha que les premiers coups de gaz et de tirs à balles réelles sont
intervenus, a-t-il dit. Ceux-ci ont débouché sur la mort des deux personnes.
C'est quand
les discours ont commencé au stade que des bérets rouges ont fait irruption en
tirant partout, a-t-il rappelé. En tentant de sauver sa tête, il dit avoir été
poignardé au bras gauche, a témoigné le sexagénaire.
Tout de
même, il parvient à retourner au domicile du président de l'UFDG. C'est là
qu'il a dit avoir vécu le pire. Les bérets rouges tombent sur lui. Il s'en est
sorti avec un pied fracturé et sa moto emportée.
En plus du Colonel
Moussa Tiegboro Camara, le garde du corps d'El hadj Cellou Dalein Diallo
affirme avoir vu le commandant Toumba Diakité secourir des leaders. Il dit également
avoir vu Marcel Guilavogui agresser des manifestants.
En outre, il
tient le capitaine Moussa Dadis Camara pour responsable du massacre du 28
septembre et demande justice.
L'affaire
est renvoyée au 8 mai prochain pour la suite des débats.
Sékou Diatéya Camara