Les audiences ont repris au tribunal criminel de Dixinn après la pause de la mi-journée. C’est un certain Mamadou Aliou Diallo qui est passé à la barre. Il est né en 1982 à Lélouma. Selon lui, il fait partie des premières victimes du massacre du 28 septembre en 2009. Il dit avoir reçu une balle au niveau des fesses à la Bellevue, dans la commune de Dixinn.
Il tentait
de rallier le stade dans la matinée du 28 septembre 2009, pour participer au
meeting des forces vives. Aliou Diallo dit avoir été secouru par ses compagnons
avant d’être admis dans une clinique à Commandayah. De là-bas, il est conduit
au service des urgences à l’hôpital Donka où il a fait la radio. Étant à Donka,
il affirme avoir été témoin du passage des bérets rouges qui ont pillé la
pharmacie de l’hôpital.
Il explique
également s’être rendu dans d’autres hôpitaux où il a fait des opérations
chirurgicales. En dépit de ces traitements, la balle n’a toujours pas pu être
extraite de son corps. Aujourd’hui, il dit être incapable d’exercer son métier.
Selon le menuisier, il vit désormais dans son village à Lélouma, en Moyenne
Guinée. Il accuse des éléments de l’antidrogue d’être à la base de sa
mésaventure.
Mamoudou Sow
est aussi passé à la barre cet après-midi. C’est une nouvelle victime qui se
plaint de coups et blessures. Il dit avoir reçu un coup de cross sur la
mâchoire de la part de deux gendarmes qui l’avaient arrêté alors qu’il voulait
se mettre à l’abri pendant le massacre. Les mêmes agents lui ont retiré sur
place son téléphone de marque Samsung et une somme de 50 mille francs guinéens.
A cause de
ses blessures, ajoute Mamoudou Sow, il est transporté à l’hôpital Donka par les
soins de la Croix rouge. Dans cet établissement sanitaire, la radio a révélé la
fracture de sa mâchoire.
Cependant,
il soutient avoir passé une vingtaine de jours avant d’être pris en charge à
cause d’un déficit de produits à l’hôpital à l’époque. Pour les opérations
chirurgicales, il a passé quatre mois dans son lit de malade. La partie civile
a informé qu’elle continue de garder les séquelles de ses blessures. Pire, a
insisté Mamoudou à la barre, ce coup de cross a créé une crise permanente chez
lui.
Sékou Diatéya Camara