Procès du 28 septembre 2009 : Tibou Kamara raconte ce qui s’est passé à Labé, à la veille du massacre

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  • 13 novembre 2023 17:16

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C'est parti pour la déposition des témoins. Le bal a été ouvert par Tibou Kamara, né le 4 novembre 1973 à Dinguiraye. La loi lui permet d'être entendu à huis-clos s'il le veut. Le juge le lui a rappelé. Tibou a répondu qu'il n'a pas de problème à être entendu en audience publique. Suite à une autre question du juge, le témoin a précisé qu'il n'a pas liens de parenté avec un accusé ou une victime. Pas non plus un lien de subordination. Ibrahima Sory 2 Tounkara l'a fait jurer de dire toute la vérité sans haine ni crainte.

Par ailleurs, Tibou Kamara a commencé son témoignage par le voyage que le capitaine Moussa Dadis Camara et son équipe ont effectué au centre-ville de Labé, en moyenne Guinée, à la veille du massacre du 28 septembre 2009.

« A l'époque, j'ai posé la question au capitaine Dadis pour connaître la motivation exacte qui le poussait à se déplacer sur un territoire jugé hostile et inhospitalier pour le président en fonction qu'il était. Je me rappelle de ce qu'il m'avait dit à l'époque, à savoir qu’il ne voulait pas donner le sentiment d'être le président d'une partie de la Guinée et pas d'une autre. Et en tant que soldat et serviteur, il ne voudrait pas donner le sentiment qu'il y a une partie du territoire qui lui est autorisée et une autre partie qui lui est interdite. Et le dernier argument, c'est que c'était une invitation des notabilités de Labé. Qu'il ne pourrait pas faire l'offense de ne pas répondre à leur invitation », a dit l'ancien ministre.

Poursuivant, Tibou Kamara a ajouté que le voyage s'est passé dans de très bonnes conditions. Les populations de Labé ont réservé un accueil chaleureux au président Dadis. Sur le retour, a-t-il rappelé, l'équipe a fait un arrêt dans une station-service. Dadis et un groupe, d'un côté ; lui, Sékouba Konaté et d'autres personnes de l'autre. C'est à cet endroit que les discussions ont commencé entre lui et le ministre de la défense d’alors (le Général Sékouba Konaté) à propos de la manifestation des forces vives qui était projetée à Conakry le lendemain.

Il dit avoir demandé à son interlocuteur d'engager des pourparlers avec les leaders en vue de trouver un accord pour éviter toute confrontation. Cet appel est tombé dans les oreilles du président, même s'il est resté sceptique ne voyant pas de raisons de manifester pour les leaders politiques avec lesquels il entretenait de bon rapport, selon Tibou.

N'ayant donc pas senti une inquiétude particulière chez le président, il dit n'avoir pas insisté outre mesure. C'est sur cette note, qu'ils sont rentrés à Conakry en ordre dispersé, a indiqué le témoin.

Sékou Diatéya Camara

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