En Guinée, le ministre de de la Justice a tancé les avocats qui ont
décidé de suspendre leur participation au très attendu et médiatisé procès des
massacres du 28 septembre 2009, estimant que l’État guinéen doit les assister
financièrement. Réponse d’Alphonse Charles Wright : « Sur l’aide
juridictionnelle, le département de la justice ne bougera pas d’un iota, parce que
ce n’est pas de droit. »
Le ministre guinéen de la Justice
Alphonse Charles Wright a dénoncé le comportement de tous les avocats liés au
procès des massacres du 28 septembre 2009 à Conakry. Ils ont décidé la semaine
dernière de suspendre leur participation au procès. Motif : ils estiment que
l’État guinéen doit les assister financièrement puis qu’ils passent trois jours
ouvrables sur cinq en salle d’audience. Selon eux l’État guinéen doit combler
le manque à gagner.
« La présence d’un avocat en matière criminelle est obligatoire »
« Comme vous le savez, la
présence d’un avocat en matière criminelle est obligatoire, a insisté Alphonse
Charles Wright au micro de notre correspondant, Mouctar Bah. Et lorsqu’un
accusé n’a pas d’avocat, la loi est très claire : le tribunal peut commettre un
avocat d’office. Il se trouve en l’espèce qu’il n’y a eu qu’un seul avocat
commis d’office, ce qui veut dire que le capitaine Moussa Dadis et autres ont
librement choisi leur avocat. Depuis le début de ce procès – ça fait 8 mois –
personne n’est venu nous dire que les conditions de travail au niveau de la
salle d’audience ne sont pas du tout celles dont ses avocats sont en train de
vivre aujourd’hui ».
Il poursuit : « Comment
expliquez-vous aujourd’hui que ceux-ci disent : "nous ne pouvons pas venir
assister les parties civiles" ? En tous cas, aujourd’hui, il est de
l’intérêt de toutes les parties que ce procès continue. Sur l’aide
juridictionnelle, le département de la justice ne bougera pas d’un iota, parce
que ce n’est pas de droit. Pour ce qui est des mesures d’accompagnement que je
ne confonds pas avec l’aide juridictionnelle, le département de la justice est
disposé comme toujours d’accompagner ses avocats. »