Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit ce mercredi, 25 janvier 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d'Appel de Conakry. C'est l'avocat expulsé d'hier mardi, qui a été le premier à prendre la parole.
Maître Pépé Koulémou se bat ce matin pour démonter la sortie
de Charlie Lumu, qui se fait passer pour un angolais qui a travaillé avec le
Capitaine Dadis. Il a récemment fait des révélations sur la présence de Dadis
au restaurant Marocana, non loin du stade, le 28 septembre 2009.
Pour Dadis, il s'agit de déclarations de celui qu'il appelle
un inconnu vulgaire ou un imposteur. Il poursuit en disant que c'est un montage
avec l'intention de lui nuire. Les avocats de Toumba ont versé au dossier le procès-verbal
de transcription de l'audio.
Dans l'audio, l'angolais déclare : « J'étais au
service des renseignements angolais de 2002 jusqu'en 2007, c'est à dire quand
Dadis est arrivé au pouvoir », l'avocat de Dadis a démenti cette partie. A
travers son client, il a répondu que le capitaine n'est pas arrivé au pouvoir
en 2007.
L'angolais a également parlé d'un accord entre le
gouvernement guinéen et le MPLA, lié à la formation des services de
renseignement guinéens. L'ancien président du CNDD martèle que cela n'a jamais
été le cas quand il était au pouvoir.
Après Me Pépé Koulémou, c'est maître Jean Baptiste Jocamey
Haba de questionner Moussa Dadis Camara au compte de la deuxième phase de son
interrogatoire. Lui, il a cherché à démontrer que son client ne pouvait sortir
du camp Alpha Yaya Diallo pour se retrouver à Marocana le 28 septembre 2009. Maitre
Haba demande : est-ce que l'issue dont on parle au niveau de votre bureau
ou de votre chambre donne une ouverture hors du camp Alpha ? « Non maître,
cette issue, si on doit y sortir, on ne peut pas survoler le camp Alpha Yaya.
Il faut devoir traverser 7 barrages pour la sortie », a répondu le
capitaine Dadis.
C’est après ce questionnaire que l'interrogatoire du
capitaine Moussa Dadis Camara a pris fin. Il vient de passer 15 jours à la
barre. En conclusion avant de rejoindre le box des accusés, il a déclaré que
s'il est condamné à l'issue du procès, c'est parce que simplement il a été
président de la Transition, car selon lui, il ne se reproche de rien dans cette
affaire des événements du 28 septembre 2009.
Après lui, c'est Blaise Goumou qui a maintenant la parole.
Lui compte faire sa communication sur quatre points. Il promet de s'accentuer
sur sa personne, sa formation académique et militaire, de démentir les propos
de Toumba le concernant, de parler en troisième position des événements du 28
septembre, et d'apporter des discussions autour des infractions dont il est
accusé.
L'audience est pour le moment suspendue à cause d'un problème
technique lié à l'électricité.
Sékou Diatéya Camara