A la suite de Me Lanciné Sylla, Me Paul Yomba Kourouma devait continuer à interroger le capitaine Moussa Dadis Camara au tribunal de Dixinn délocalisé à la Cour d'Appel de Conakry. Cet autre avocat du commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, a plutôt demandé un renvoi du dossier. Comme motif, il a évoqué le réaménagement de sa stratégie de défense. Si d’aucuns y voient une stratégie savante, d’autres parlent d’une fuite en avant de maitre Paul Yomba Kourouma qui avait promis d’asséner le coup de grâce à Dadis après le passage de son collègue Lancinet Sylla.
Cette demande est inopportune et sans objet, a réagi le
ministère public. Abdoulaye Babadi Camara, Substitut du procureur a par
conséquent sollicité son rejet pur et simple. Les avocats de la partie civile
se sont inscrits dans la même logique. Les avocats de la défense du
capitaine Moussa Dadis Camara se sont aussi opposés à la demande.
Le juge a finalement rejeté la demande.
Me Paul Yomba Kourouma a été invité à remettre le micro à un
autre avocat de la défense pour la suite de l'interrogatoire du capitaine
Moussa Dadis Camara. C’est maitre Lazare Gbilimou, avocat de la défense de
Marcel, qui a pris la parole.
Mais avant, Toumba Diakité qui refusait de répondre à la
plupart des questions de Me Lanciné Sylla a bien voulu commenter l’affaire relative
à la gestion du régiment Commandos. Dadis réitère que c'était Toumba Diakité
qui était le commandant de ce régiment. En guise de preuves, il cite un
document qui a permis à son ancien aide de camp de donner le grade de caporal à
26 recrues. Ce qui selon lui, n'a jamais existé dans aucune armée au monde. Me
Lancinet Sylla rétorque et lui demande si ce document est un décret de
nomination. Ce n'est pas un décret, a répondu l'ancien chef de la junte suite à
l'insistance du juge.
L'avocat de Toumba déroule son questionnaire. Il titille
Dadis davantage et l'accuse de dénégation des faits. « Je ne suis pas quelqu'un
qui nie. C'est vous qui niez. Je respecte cette robe, soyez courtois dans votre
langage », a invectivé l'accusé. Me Lanciné Sylla demande à ce que cette
courtoisie soit réciproque. Le ton monte encore entre les deux, le juge
calme le jeu et rappelle que les parties se doivent courtoisie.
Sékou Diatéya Camara