Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit ce lundi, 17 avril 2023, au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d'Appel de Conakry. Une nouvelle partie civile est à la barre. Il s'agit de Mamadi Condé. Il est né 1980 à Kouroussa. Après avoir décliné son identité, le marchand a dit au tribunal ce qu'il sait des événements du 28 septembre.
Dans sa
déposition, Mamadi Condé a expliqué qu'il est parti de son lieu de travail aux
environs de 7h. C'est au niveau du carrefour Concasseur qu'il dit avoir cheminé
avec la foule pour rallier le grand stade de Conakry. La victime confirme avoir
trouvé le colonel Moussa Tiegboro Camara à Dixinn Terrasse en train de
sensibiliser les manifestants sur la nécessité de reporter le meeting.
En dépit de
quelques tractations, Mamadi Condé et d'autres manifestants ont pu accéder à
l'enceinte du stade le 28 septembre 2009, a-t-il expliqué.
Selon lui,
après avoir accédé à l'enceinte du stade, il dit avoir reçu l'appel de sa maman
aux environs de 11h lui intimant de rentrer à la maison au risque d'être maudit
par cette dernière. Il a expliqué que le temps pour lui de sortir du stade, il
a entendu des bruits. Le plaignant dit avoir alors escaladé le mur. Dans sa
course de retour à la maison, il a reçu une balle au niveau de sa poitrine à la
station de Dixinn Oasis aux environs de 13h.
Il a révélé
que trois autres manifestants ont été touchés par balles au même endroit. Ils
ont tous été secourus par les riverains avant l'arrivée de la croix rouge.
C'est à ce moment que Mamadi Condé dit avoir vu le Colonel Claude Pivi sur les
lieux. L'ex ministre de la sécurité présidentielle s'est opposé à leur
embarquement pour l'hôpital Donka, a-t-il témoigné.
Lui et ses
compagnons d'infortune seront transportés par la suite grâce aux négociations
de la croix rouge. Il n'a pas pu identifier l'agent qui a tiré sur lui, mais affirme
que c'est un gendarme.
A Donka, il
a été sauvé de justesse. Il a dit avoir passé deux mois sous soins intensifs
dans cette structure sanitaire. Mamadi Condé a été traité, mais il continue de
garder des séquelles, comme des maux de têtes, a-t-il déclaré.
Sékou Diatéya Camara