C'est parti pour les hostilités entre le capitaine Moussa Dadis Camara et Me Paul Yomba Kourouma, le second avocat du commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba. Les deux ont commencé par faire des mises au point. « Si c'est parce que je ne vous ai pas nommé ministre que vous êtes hargneux contre moi, je ne l'accepterai pas à cette barre », a averti Dadis. Il a ajouté que Me Paul Yomba a passé tout son temps à le dénigrer dans la presse nationale et internationale.
En répondant à une autre question de l'avocat, l'accusé
informe qu'il appartient à la 21ème promotion de l'université guinéenne. Me
Paul Yomba Kourouma dit que lui appartient à la 19ème promotion. Comme pour
dire qu'il n'appartient pas à la même promotion que l'ancien président du CNDD,
comme le penserait une partie de l'opinion. Selon l'avocat, s'il a donc voulu
être ministre, il l'aurait été sous Lansana Conté.
Selon Me Paul Yomba, Dadis s'est érigé en juge dans ses
Dadis shows quand il était au pouvoir. Puis qu'aujourd'hui il est devant un
tribunal criminel, quelle différence fait-il entre les deux ? « Je
n'ai pas de réponses à cette question », a lancé le Capitaine Moussa Dadis
Camara.
L'avocat l'informe ensuite qu'il lui parlera en français
courant ou s'il veut d'un interprète, qu'il pourra exprimer le besoin auprès du
tribunal. Dadis observe un long silence.
Le juge répond à sa place : « monsieur Camara n'a
jamais demandé d'interprète. Il n'a pas dit qu'il ne comprend pas vos
questions. Allez-y d'abord », a dit le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara.
Me Paul Yomba Kourouma déroule son questionnaire, il demande
qui est Foromo, donné pour son féticheur ? Dadis affirme qu'il ne le connaît
pas.
Si Dadis soutient que le 28 septembre 2009 il était au stade
lors de la répression de la manifestation des forces vives, Maître Paul Yomba
Kourouma soutient le contraire. « Vous étiez à quelques pas du stade ce
jour-là, à la piscine de Marocana. Les services de renseignement civiles et
militaires le savent, ils vous suivaient. Une fois à cette piscine, le Colonel
Moussa Tiégboro vous a appelé pour vous dire que lui et ses envahis étaient
débordés. C’est alors que vous avez fait appel à Marcel Guilavogui pour venir
commettre le massacre. N’est-ce pas monsieur Camara ? »
Le Capitaine va répondre par la négative, réitérant n’avoir
jamais été au stade ce jour funeste du lundi 28 septembre 2009.
La rédaction !