En Guinée, lors du procès du massacre du 28-Septembre, Marcel
Guilavogui est à la barre à nouveau ce mercredi pour la troisième fois cette
semaine. La parole est aujourd'hui aux parties civiles.
L'ancien garde du corps, de
Moussa Dadis Camara a retrouvé ses vieux réflexes. Marcel Guilavogui, après
avoir longuement développé sa version des faits au début de la semaine, s'est
muré dans le silence ce mercredi. Alors que le procureur l'interroge sur les
fosses communes, sur les tortures, sur les pillages, Marcel Guilavogui
affirme qu'il ne sait rien.
« Moi, je ne me suis pas
mêlé des affaires du 28-Septembre », s'exclame-t-il, sans vraiment
convaincre la cour. Chez le procureur, on commence à pointer des signes de
frustration. « Vous savez, Monsieur Marcel, vous avez fait un examen
de conscience, vous avez décidé de dire la vérité au peuple. Vous êtes au
début, vous êtes au milieu, vous êtes à la fin du régime du Conseil national
pour la démocratie et le développement (CNDD), vous le savez, assène-t-il. Nous
pensons que vous, vous pouvez nous donner des explications assez plausibles
pour faire avancer le débat. »
Marcel Guilavogui botte en
touche. La parole a été donnée à partir de midi aux avocats des parties civiles
au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé sur le site de la Cour d'appel de
Conakry. Ensuite, viendra le tour des conseils de la défense et notamment de
ceux de Moussa Dadis Camara, moment le plus attendu de cette semaine
d'audience. L'ex-chef d'État a été mis en cause plusieurs fois par Marcel
Guilavogui, qu'il accuse d'avoir planifié et ordonné le massacre.
M R