Au procès des événements du 28 septembre, les victimes ont commencé leur déposition ce mardi 14 février 2023, au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. La toute première personne appelée à la barre est un certain Oury Baïlo Bah. C'est un avocat, né en 1970 à Pita. Il dit s'être constitué partie civile dans cette affaire, pour avoir perdu son petit frère du nom d'El hadj Hassan Bah.
Selon Oury Baïlo, son petit frère s'est retrouvé au stade
sans le savoir pour avoir été emporté par la vague de manifestants. Il a
expliqué que Hassan Bah est sorti de la maison le 28 septembre en 2009 pas dans
l'intention d'aller au stade, mais pour aller participer au baptême de l'enfant
de son ami.
Oury Baïlo déclare qu'il est resté en contact avec son petit
frère, de son arrivée au stade jusqu'au moment où il a cessé de répondre à ses
appels. Hassan Bah lui rapportait, selon lui, l'arrivée des gendarmes et des
bérets rouges au stade, le retentissement des premiers coups de feu et la
fusillade des premières victimes. Constant que son petit frère ne répondait pas
aux appels, et qu'il y a eu des massacres au stade, Oury Baïlo Bah dit avoir
mené des recherches durant toute la journée, en vain.
C'est finalement à 18h qu'il sera informé du décès de son
petit frère. Il se met alors en mouvement dans le but de retrouver le corps
d'El hadj Hassan. Le plaignant dit l'avoir vu à la morgue du CHU Donka où il a
récupéré 7000 GNF qui qui était sur lui. Il témoigne que lui et d'autres
personnes ont été chassés des lieux en présence de l'ex ministre de la santé,
Abdoulaye Chérif Diaby.
Depuis lors, a-t-il regretté, en pleurs, le corps de son
petit frère n'a plus été retrouvé même à l'esplanade de la mosquée Fayçal où
certains corps ont été restitués à leurs parents 5 jours après le massacre.
Sékou Diatéya Camara