Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit ce mercredi, 18 janvier 2023, au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d'Appel de Conakry. Dadis n'a toujours pas fini avec son interrogatoire. Il répond encore ce matin aux questions de ses avocats. Maître Pépé Koulémou Sollicite la comparution du Général Konaté et de l’ancien président Alpha Condé.
A l'entame de son interrogatoire, il y a quelques semaines,
le ministère public avait soutenu que c'est son discours dans lequel il exprime
ses velléités de vouloir briguer la magistrature suprême qui est à la base de
la tenue de la manifestation des forces vives de la nation. Le capitaine Dadis
s'inscrit en faux, et rappelle que le pays n'était pas en période électorale,
qu'il n'y avait pas d'appel à candidature et que lui n'a jamais voulu se
présenter à une quelconque élection.
Parlant des fosses communes, Dadis dit qu'on ne lui pas
encore montré la preuve de l'existence d'une seule fosse commune. Lorsqu’un de
ses avocats, Me Pépé Koulemou, finissait d'épuiser son questionnaire, il a
sollicité la comparution du général Sékouba Konaté et l’ancien président Alpha
Condé, dans l'intérêt, selon lui, de la manifestation de la vérité.
Juste après, c’est Me Jocamey Haba qui a pris la parole. Il
a commencé par présenter de nombreuses lettres versées au dossier de la
procédure. Une manière pour lui de prouver que son client a longtemps voulu que
la lumière soit faite sur les évènements du 28 septembre 2009.
Dadis déclare que la fonction de commandant en chef des
forces armées est un titre honorifique et officiel parce que c'est lui qui
nomme aux fonctions militaires et préside le conseil de défense. Le fait d'être
commandant en chef des forces armées ne faisait pas de lui un membre de la
hiérarchie militaire, a-t-il précisé.
En étant dans ses fonctions, a insisté l’avocat, Dadis ne
pouvait pas tout savoir. C'est ainsi qu'il va parler de la délégation du
pouvoir. Il dit avoir nommé des ministres auxquels il a délégué un certain
nombre de pouvoirs. Selon lui, s'il y a des problèmes liés au département d'un
de ses ministres comme celui de la défense ou de la sécurité, ce n'est pas à
lui de répondre à leur place, déclare l'accusé. Une manière pour maître Jocamey
de démontrer que le Général Sékouba Konaté est un élément incontournable dans la
gestion du pouvoir sous l’ère du CNRD et qu’il doit être à la barre.
Sékou Diatéya Camara