Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit au Tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d'Appel de Conakry. Après Fadima Barry, la première victime qui a comparu ce matin, c'est Mamadou Alimou Bah qui est à la barre. Durant sa déposition, il a porté de graves accusations sur le Colonel Claude Pivi.
C'est un
chauffeur né en 1982 à Conakry. A la veille du 28 septembre 2009, il est rentré
d'un voyage, nullement pas préparé à prendre part au meeting des Forces vives
nationales. Il est emporté par l'euphorie quand il a vu la mobilisation de la
foule à Cosa où il devait remettre une enveloppe à quelqu'un.
Il était
donc au stade du 28 septembre 2009, quand les tirs ont commencé. Il dit s'être
démerdé dans la débandade pour sortir du stade. Cependant, c'est à partir de la
Minière qu'il s'en est rendu compte, mais avec une blessure au bras. Du
carrefour chinois, il est rentré chez lui à Cosa à pied, a-t-il relaté.
Il rappelle
que dans la matinée du 29 septembre, lorsqu'il était arrêté à la devanture de
son domicile à Cosa, il a vu passer le Colonel Claude Pivi, un des accusés dans
cette affaire, et son équipe à bord de trois pickups sur le tronçon Petit
Simbaya-Cosa. Devant lui, a-t-il témoigné, ces derniers ont fusillé un jeune du
nom de Boubacar. Lui aussi est tiré par balle au pied gauche par la suite,
lorsqu'il a tenté de porter assistance à cette victime. Il est alors secouru
par ses amis. Il est d'abord conduit à l'hôpital Flamboyant puis à Donka.
En outre, Mamadou
Alimou a témoigné de la militarisation de cette structure sanitaire après le
massacre du 28 septembre lorsqu'il y a été admis. De Donka à la maison, Il dit
avoir passé 2 ans et 5 mois dans son lit de malade. Il sollicite le remboursement
de ses véhicules par le Colonel Claude Pivi. Selon lui, il les avait revendus
pour se faire traiter.
Sékou Diatéya Camara