Quand la junte rebat les cartes (l’Edito de Mamadou Dian Baldé)

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  • 02 novembre 2021 12:01

  • Politique

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La prise de pouvoir par l’armée a redonné une bouffée d’oxygène aux partis d’opposition au régime déchu. Une opportunité à saisir pour Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Sidya Touré de l’UFR, deux grands brûlés de la présidentielle, pressés de prendre place dans les starting-blocks, et de surcroît, leur revanche sur l’ancienne majorité présidentielle. Qui, elle, ploie sous la menace du tourniquet. 

Si l’avènement du colonel Mamadi Doumbouya a été célébré en grande pompe dans la cité. Il faut cependant reconnaître que cette prise de pouvoir n’a pas fait que des heureux au sein du landerneau.

Quand on sait que cette chute brutale du pouvoir d’Alpha Condé a été ressentie comme un couperet sur la tête des militants de la majorité présidentielle.  Ne sachant dorénavant où donner de la tête, les militants en déshérence de l’ancien parti au pouvoir seraient devenus un vivier électoral potentiel pour les deux autres partis de gouvernement que sont l’UFDG et l’UFR. En attendant que le navire jaune ne sombre, ou ne soit sauvé du naufrage par un sursaut d’énergie de ses matelots.

Une aubaine que le camp adverse serait en train de saisir, pour envoyer un appel d’air aux militants au bord de la déprime. En vue de siphonner le RPG arc-en-ciel.

D’ailleurs, depuis que leur champion est tombé dans les mailles du filet d’une junte militaire, certains militants commencent à quitter le navire. Jusque-là, la défection la plus emblématique fut celle de Souleymane Doumbouya, un inconditionnel du RPG, dont le départ n’est pas passé inaperçu.

D’autres défections seraient en train de s’opérer dans les rangs du parti d’Alpha Condé. Des départs effectués parfois sur la pointe des pieds, pour ne pas attirer des regards indiscrets. Ou susciter le courroux des gardiens de la boutique. Qui, dans ce climat de fébrilité et de suspicion, auraient sombré dans une véritable paranoïa.   

L’UFDG et l’UFR pour ne citer que ces deux formations politiques, sans oublier le PADES et le PEDN seraient tous à l’affût pour puiser autant que faire se peut dans le vivier du RPG.

Un parti accusé à tort ou à raison, par ses contempteurs de s’être démarqué de ses valeurs traditionnelles d’éthique et de morale, au profit de pratiques clientélistes et népotiques.

Prenant ainsi les allures d’une auberge espagnole, où les militants de la 25ème heure avaient pris le dessus sur les fondateurs du parti. 

Maintenant que le régime a chuté, comment contenir toutes troupes, dont la seule motivation était de venir s’abreuver à la soupe. Machiavel dit d’ailleurs je cite : « il faut se méfier des troupes mercenaires. Quand le vent tourne, elles trahissent, c’est leur lot ».

De quoi aiguiser les appétits des autres grands partis, prêts à s’ouvrir à de nouveaux clients. Ce coup de force du colonel Doumbouya a permis non seulement de renverser la table, mais de rebattre les cartes politiques.

Pour un équilibre des chances dans la perspective des futures échéances électorales.   

Mamadou Dian Baldé

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