La prise de pouvoir par l’armée a redonné une bouffée d’oxygène aux partis d’opposition au régime déchu. Une opportunité à saisir pour Cellou Dalein Diallo de l’UFDG et Sidya Touré de l’UFR, deux grands brûlés de la présidentielle, pressés de prendre place dans les starting-blocks, et de surcroît, leur revanche sur l’ancienne majorité présidentielle. Qui, elle, ploie sous la menace du tourniquet.
Si
l’avènement du colonel Mamadi Doumbouya a été célébré en grande pompe dans la
cité. Il faut cependant reconnaître que cette prise de pouvoir n’a pas fait que
des heureux au sein du landerneau.
Quand on
sait que cette chute brutale du pouvoir d’Alpha Condé a été ressentie comme un
couperet sur la tête des militants de la majorité présidentielle. Ne sachant dorénavant où donner de la tête,
les militants en déshérence de l’ancien parti au pouvoir seraient devenus un
vivier électoral potentiel pour les deux autres partis de gouvernement que sont
l’UFDG et l’UFR. En attendant que le navire jaune ne sombre, ou ne soit sauvé
du naufrage par un sursaut d’énergie de ses matelots.
Une aubaine
que le camp adverse serait en train de saisir, pour envoyer un appel d’air aux
militants au bord de la déprime. En vue de siphonner le RPG arc-en-ciel.
D’ailleurs,
depuis que leur champion est tombé dans les mailles du filet d’une junte
militaire, certains militants commencent à quitter le navire. Jusque-là, la
défection la plus emblématique fut celle de Souleymane Doumbouya, un
inconditionnel du RPG, dont le départ n’est pas passé inaperçu.
D’autres
défections seraient en train de s’opérer dans les rangs du parti d’Alpha Condé.
Des départs effectués parfois sur la pointe des pieds, pour ne pas attirer des
regards indiscrets. Ou susciter le courroux des gardiens de la boutique. Qui,
dans ce climat de fébrilité et de suspicion, auraient sombré dans une véritable
paranoïa.
L’UFDG et
l’UFR pour ne citer que ces deux formations politiques, sans oublier le PADES
et le PEDN seraient tous à l’affût pour puiser autant que faire se peut dans le
vivier du RPG.
Un parti
accusé à tort ou à raison, par ses contempteurs de s’être démarqué de ses
valeurs traditionnelles d’éthique et de morale, au profit de pratiques
clientélistes et népotiques.
Prenant
ainsi les allures d’une auberge espagnole, où les militants de la 25ème heure
avaient pris le dessus sur les fondateurs du parti.
Maintenant
que le régime a chuté, comment contenir toutes troupes, dont la seule
motivation était de venir s’abreuver à la soupe. Machiavel dit d’ailleurs je
cite : « il faut se méfier des troupes mercenaires. Quand le vent tourne, elles
trahissent, c’est leur lot ».
De quoi
aiguiser les appétits des autres grands partis, prêts à s’ouvrir à de nouveaux
clients. Ce coup de force du colonel Doumbouya a permis non seulement de
renverser la table, mais de rebattre les cartes politiques.
Pour un
équilibre des chances dans la perspective des futures échéances électorales.
Mamadou Dian Baldé