L’audience qui s’est ouverte ce lundi à la Cour de Justice de la Cédéao à Abuja au Nigéria, relative à l’arrestation et à la détention arbitraires, dont furent victimes 5 opposants au régime Condé, au lendemain de la présidentielle du 18 octobre 2020, s’annonce comme le prologue d’un mano à mano judiciaire entre la République de Guinée et l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), à une exception près.
Car dans cette affaire, à part M. Etienne Soropogui,
président de Nos Valeurs Communes, tous les autres plaignants ayant esté en
justice contre la République de Guinée, pour des traitements inhumains et
dégradants, torture, j’en passe et des pires, sont issus des rangs de l’UFDG.
Les casseroles que traîne l’État guinéen, à cause de la
turpitude de ses dirigeants successifs, risquent de grever notre budget. Car
des plaintes contre notre pays, ne cessent de pleuvoir au niveau de la Cour de
Justice de la Cédéao, pour des violations des droits de l’homme.
Comme ce cas-ci. Sur cette liste de ces anciens locataires
du palais 5 étoiles de Coronthie, on dénombre donc en plus de M. Soropogui
Etienne, M. Chérif Bah, vice-président de l’UFDG, M. Abdoulaye Bah, ancien
maire de Kindia, M. Ousmane Gaoual Diallo, coordinateur de la cellule de
communication de l’UFDG au moment des faits, et actuel ministre des
Télécommunications, M. Cellou Baldé, membre du bureau exécutif de l’UFDG.
Pour justifier leur séjour prolongé de 8 mois à la maison
centrale de Conakry, la justice avait bâti son accusation sur des comportements
tendant à troubler l’ordre public. Comme des propos qu’auraient avancés ces
opposants au pouvoir d’alors, lors de certains de leurs meetings, devant des
foules surexcitées. L’ébauche de ces preuves tirées par les cheveux, avait
bénéficié, bien entendu des mains expertes du procureur Sidy Souleymane
N’Diaye.
En by-passant la justice guinéenne, pour saisir la cour de
justice de la Cédéao, une juridiction supranationale, les requérants comptent
ainsi obtenir réparation des « violations de leurs droits et libertés
fondamentaux » par l’État guinéen.
Aidés dans leur démarche par des conseils français et
guinéens, les victimes réclament la rondelette somme de 40 millions de FCFA,
pour le tort subi sous le règne du président déchu.
Reste à savoir si Dame Thémis tombera sous le charme de
leurs plaintes.
Mamadou Dian Baldé