En République démocratique du Congo (RDC), le président Félix
Tshisekedi a affirmé ce 13 avril 2023 qu’« il n’y aura pas de discussion avec
les responsables du groupe armé » M23, alors qu’un quatrième cycle de réunion
entre le gouvernement congolais et différents groupes armés doit s’ouvrir en
mai dans l’Est de la RDC. De leur côté, des responsables de la rébellion ont
dénoncé un « sabotage du processus de paix ».
À Kinshasa, les déclarations de
Félix Tshisekedi ne sont pas passées inaperçue ce 13 avril 2023. En conférence
de presse avec son homologue suisse, le président congolais est revenu sur
l'avenir des rebelles du M23, qui ont entamé un retrait des zones dont ils
avaient pris le contrôle dans la province du Nord-Kivu.
Le chef de l’État a été ferme : «
Il n’y aura pas de discussion avec les responsables du groupe armé. » Ça veut
dire qu’il ferme la porte à la présence du groupe armé aux prochaines
discussions de Nairobi : Nairobi IV, puisque c’est le quatrième cycle de
réunion entre le gouvernement et les groupes armés. Il est prévu en mai et doit
cette fois-ci se tenir à l’Est du pays : on parle de Goma, Bukavu et Bunia.
« C’est au moyen de ce genre de
dialogue que les gens qui manipulent ce groupe nous infiltrent pour créer des
revendications fallacieuses pour nous attaquer », a ajouté le président qui
dans cette déclaration vise tout particulièrement le Rwanda.
Il a aussi rappelé qu’une loi
votée par le Parlement interdisait toute négociation avec des groupes armés qui
utilisent des moyens militaires contre la RDC. « Si ces gens sont Congolais,
ils vont devoir accepter de regagner la vie civile », a enfin conclu le président
qui a aussi écarté toute réinsertion dans les forces de défense et de sécurité,
le brassage comme on appelait cela auparavant.
Le M23 réplique
Ces derniers jours, deux des
officiels qui encadrent justement ces discussions de Nairobi avaient plutôt laissé
entendre que le M23 pourrait être présent. D’une part Uhuru Kenyatta le
facilitateur pour la communauté est-africaine, mais aussi le Haut représentant
du président congolais, Serge Tshibangu. Et, en off, un proche de la présidence
confiait même que c’était envisageable, avec des conditions comme le
désarmement.
Les différents responsables du mouvement ont réagi rapidement sur les réseaux sociaux. Ils dénoncent un « sabotage du processus de paix ». Ce dialogue, c’est la première revendication du mouvement depuis qu’il a repris les armes. Le ton catégorique du président congolais change la donne pour les rebelles. « Tant qu'il n'y aura pas de dialogue politique direct, il n'y aura pas non plus de cantonnement, de désarmement et de démobilisation », prévient Lawrence Kanyuka, le porte-parole politique de la rébellion.
Avec Rfi