« C'est un jour sombre pour l'Oms ». La phrase est lâchée par le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). Il s’est exprimé ainsi lors d’une conférence de presse à Genève hier mardi 28 septembre à l’occasion de la publication du rapport d’une commission d’enquête indépendante. Sur ce, Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus a rassuré : « Mais en mettant en lumière les échecs des individus et de l'Organisation, nous espérons que les victimes sentent que leurs voix ont été entendues ».
En fait, le rapport a indiqué que des abus sexuels commis
par des employés de l’agence onusienne dans les provinces du Nord-Kivu et de
l’Ituri, en République démocratique du Congo (Rdc), dans le cadre de la riposte
à Ebola entre 2018 et 2020. « Des dizaines de femmes se sont vu proposer du
travail en échange de rapports sexuels ou ont été victimes de viol. La
commission a identifié 83 auteurs présumés, dont 21 étaient des employés de
l’Oms. Le chef de l’Oms avait nommé en octobre dernier cette commission
d’enquête, co-présidée par l’ancienne ministre des Affaires étrangères du
Niger, Aïchatou Mindaoudou, et l’activiste congolaise Julienne Lusenge. Outre
les deux co-présidentes, la commission est composée de cinq autres experts »,
rapporte Libération online.
« La première chose que je tiens à dire aux victimes et aux
survivantes c’est que je suis désolé. Je suis désolé, désolé de ce qui vous a
été imposé par des personnes qui étaient employées par l’Oms pour vous servir
et vous protéger. Ce qui vous est arrivé ne devrait jamais arriver à personne
», a fait savoir Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Avant de poursuivre : « c'est inexcusable. C'est ma priorité
absolue de m'assurer que les auteurs ne sont pas excusés, mais qu'ils sont
tenus de rendre des comptes. En tant que Directeur général, j'assume la
responsabilité ultime du comportement des personnes que nous employons et de
toute défaillance de nos systèmes qui a permis ce comportement.
J’assumerai personnellement la responsabilité d'apporter les
changements nécessaires pour éviter que cela ne se reproduise à l'avenir ».
Le patron de l’Oms de laisser entendre : « La commission a
fait un travail remarquable pour faire entendre la voix des victimes et des
survivantes. Mais l'enquête n'est pas terminée et nécessitera des travaux
supplémentaires. C'est un jour sombre pour l'Oms. Mais en mettant en lumière
les échecs des individus et de l'Organisation, nous espérons que les victimes
sentent que leurs voix ont été entendues ».
Avec SENEWEB