Sa vie est devenue un film. Il était aujourd'hui jugé pour terrorisme à Kigali. Le Rwandais Paul Rusesabagina, directeur de l'hôtel des Mille collines lors du génocide des Tutsis en 1994 dont la vie a inspiré le long métrage « Hôtel Rwanda ». Reconnu coupable de terrorisme, l’accusation a requis à son encontre la perpétuité.
Le verdict est en train d’être lu alors que Paul
Rusesabagina n’est pas présent dans la salle d’audience, ses avocats rwandais
non plus. Ce n’est pas une surprise parce qu’ils boycottent les audiences
depuis le mois de mars, estimant le procès non équitable.
Il est en tout cas visé pour neuf chefs d’accusation, tous
liés à des faits de terrorisme, pour son incitation présumé dans des attaques
entre qui ont eu lieu au Rwanda entre 2018 et 2019 et qui avaient fait 9 morts,
selon les autorités.
Reconnu coupable de «
terrorisme »
La juge Beatrice Mukamurenzi a en tout cas commencé à lire
le long verdict et a rappelé les faits. Elle a pour l’instant reconnu Paul
Rusesabagina d’être membre d’une organisation terroriste, estimant que sa
plateforme d’opposition en exil le Mouvement rwandais pour un changement
démocratique (MRCD) ne pouvait être séparé de sa branche armée, les Forces de
libération nationales (FNL), le groupe qui avait revendiqué les attaques. Paul
Rusesabagina a également été reconnu coupable d’avoir créé et financé ce groupe
armé.
Le gérant de l’hôtel des Mille collines, lui, a toujours
assuré que son rôle au sein de la plateforme d’opposition était lié à la
diplomatie. Si Paul Rusesabagina n’est pas là ce midi, ses 20 co-accusés dans
cette affaire sont, quant à eux, présents dans la tenue rose des prisonniers
rwandais. Parmi eux, deux anciens porte-paroles du FLN : Callixte Nsabimana
alias Sankara, qui a été reconnu coupable de négationnisme du génocide des
Tutsis ce midi, et Herman Nsengimana.
Avec RFI