Sanctions de la Cédéao : La Guinée passe entre les gouttes (Éditorial)

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  • 06 juin 2022 17:13

  • Politique

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Lors du sommet d’Accra du 4 juin dernier, les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont dû ronger leur frein, en s’abstenant de déployer des sanctions contre les régimes putschistes du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali. Cette magnanimité, dont on n’a pas encore cerné tous les contours, à l’endroit de ces États, plongés dans des périodes d’exception sonne comme un véritable coup de bambou. Notamment aux yeux des Cassandres qui avaient prédit l’apocalypse pour la Guinée, dont la junte semblait en mauvaise posture, depuis les échanges à fleuret peu mouchetés avec l’ancien président de la Commission de la Cédéao, autour de la durée de la transition.     

Le ciel ne nous est finalement pas tombé sur la tête. Comme cela avait été prédit par les Cassandres. La Guinée est passée de nouveau entre les gouttes. Le sommet des chefs de la Cédéao ayant reporté sine die le déploiement des sanctions contre les régimes putschistes, dont celui de Conakry.  

En attendant de savoir ce qui a plaidé en faveur de cette diplomatie de la douceur à l’endroit des putschistes, alors que des sources diplomatiques prédisaient de lourdes sanctions contre ces gouvernements, dont particulièrement celui de la Guinée, cette rémission pourrait permettre à notre pays de souffler.

Après que le CNRD se soit fait souffler dans les bronches, respectivement par Jean-Claude Kassi Brou et Macky Sall, sur les 36 mois, adoptés comme durée de la transition. Des capucinades auxquelles les autorités de la transition ont parfois répliqué au coup pour coup. Au nom du nationalisme ombrageux dont la Guinée a toujours fait montre, depuis le « NON » à De Gaulle le 28 septembre 1958.

La Conférence d’Accra a toutefois exprimé sa vive préoccupation face ‘’à la détérioration de la situation sociopolitique dans notre pays, du fait notamment de l’absence d’un cadre de dialogue approprié entre le gouvernement et les acteurs politiques et de la société civile. Tout en restant également préoccupée par la durée de la période de transition de 36 mois annoncée par les autorités de la Guinée’’, peut-on lire dans le communiqué final qui a sanctionné le sommet.

Dans la même foulée, la Conférence demande ‘’la finalisation d’un chronogramme de transition acceptable ; la mise en place d’un cadre de dialogue approprié avec les acteurs politiques et de la société civile, afin de faire baisser la tension socio-politique et favoriser une transition pacifique’’.

Et la cerise sur le gâteau, a été la confirmation de la nomination de M. Mohamed Ibn Chambas, en qualité de Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée.

A la Guinée de faire amende honorable, avant le prochain sommet ordinaire du 3 juillet 2022, où elle sera de nouveau passée au laminoir.

Mamadou Dian Baldé

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