L’internet rétabli. Les commerces rouverts. L’administration
fonctionnelle…Après les heures chaudes qui ont précédé les procès et suivi les
condamnations, notamment la dernière pour deux ans pour « corruption de la jeunesse
», d’Ousmane Sonko, le Sénégal semble avoir retrouvé son calme.
Un calme qui est loin d’être la
paix des braves espérée par tous les Sénégalais, vu que le leader des Patriotes
africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef),
Ousmane Sonko continue de s’abriter derrière la « rue » pour défier la justice
et l’autorité de l’Etat. Toute chose qui rend difficile, l’application de la
décision de justice qui lui a collé deux ans ferme dans l’affaire qui l’oppose
à l’ex employée de salon de massage, Adji Sarr qui, du reste, a interjeté
appel. En attendant, c’est dans une autre prison, celle de sa résidence de
Dakar, que l’opposant et candidat à la présidentielle de février 2024, s’est
confiné, sous la surveillance stricte de forces de l’ordre qui en interdisent
l’accès à tout visiteur, même aux avocats du « prisonnier », pardon, du
propriétaire des lieux.
En tout cas, Ousmane Sonko, de
façon générale se porte bien dans sa retraite forcée de la cité Keur Gorgui.
Foi du célèbre et riche architecte sénégalais, ancien conseiller du président
Abdou Diouf et de son successeur Me Abdoulaye Wade, Pierre Goudiaby Atepa. Le
candidat recalé pour insuffisance de parrainages, à l’élection présidentiel de
2019, semble vouloir jouer de toute son influence de politicien et de président
du club des investisseurs du Sénégal, mais surtout de proche d’Ousmane Sonko et
ami de Macky Sall, pour s’ériger en médiateur entre les deux hommes. Sans avoir
été mandaté par qui que ce soit, pour offrir ses bons services, a précisé celui
qui s’est découvert des talents de faiseur de paix.
S’il a tenu à lever toute
équivoque sur la rumeur selon laquelle le Pastef l’aurait dépêché auprès du
président Macky Sall, c’est sans doute en écho à la sortie des militants du
Pastef, le parti et son président ayant affirmé n’avoir désigné aucun émissaire
pour plaider la cause de «M. Sonko» au palais présidentiel. En tout cas, même
s’il n’est pas un facilitateur officiel, chose curieuse, il ne jouit pas moins
du privilège d’être le seul à avoir franchir les barrages des « surveillants »
d’Ousmane Sonko à qui il a pu rendre visite.
En plus des leaders religieux qui
tenteraient, comme à l’accoutumée, de faire tomber le mercure qui monte presque
toujours au pays de la Teranga à la veille des grands rendez-vous électoraux,
le médiateur « auto-proclamé », Pierre Goudiaby Atepa, tente de délivrer « un
message de bonne disposition pour la paix, la justice et la stabilité du Sénégal
». Aurait-il la manœuvre facile ? Non ! Rien n’est moins sûr, car, Pierre
Goudiaby Atepa doit faire accepter à Ousmane Sonko de passer par le palais de
justice pour accéder au palais présidentiel et convaincre Macky Sall de tourner
le dos à cette «3e candidature », dont l’intention lui est prêtée et qui
suscite l’ire des opposants et d’organisations de la société civile.
L’architecte fait désormais face au défi de construire un pont entre Keur
Gorgui et le palais présidentiel du Plateau.
En tout cas, la solution à la
crise actuelle qui frappe le Sénégal, passe par le respect de l’un pour la
justice et de l’autre pour la Constitution. Il urge donc que chacun des deux
protagonistes mette de l’eau dans son « bissap » pour donner une chance de retour
à la paix au pays de la solidarité et de la tolérance.
WS