La publication de la liste de 13 membres des autorités de la Transition, dont le Colonel Mamadi Doumbouya, par le FNDC dans la répression des manifestations récentes n’est pas du goût du ministre de la Justice. Alphonse Charles a saisi le parquet général près la Cour d’Appel de Conakry, lui enjoignant d’engager des poursuites contre le front pour diffamation et divulgation de fausses informations de nature à porter atteinte à la paix et à la sécurité publique et complicité de meurtre par action et par instigation…
Ci-dessous, la
correspondance adressée au parquet général par le Garde de Sceaux :
« Objet : Injonctions aux fins de poursuites
judiciaires pour diffamation et divulgation de fausses informations de nature à
porter atteinte à la paix et à la sécurité publique et complicité de meurtre
par action et par instigation contre les membres d’un groupement de fait
dénommé « FNDC », représenté par Sékou KOUNDOUNO et autres.
Monsieur le Procureur Général,
En application des dispositions de l’article 37 du Code de
procédure pénale, il vous est enjoint par la présente versée au dossier de la
procédure d’engager des poursuites judiciaires pour des faits précités contre
les membres du groupement de fait dénommé “FNDC” représenté par Sékou KOUNDOUNO
et autres.
Jeudi 28 et vendredi 29 juillet 2022, un groupement de fait
dénommé FNDC a fait appel à manifester en dépit de l’interdiction des autorités
en charge de l’ordre public provoquant des pertes en vies humaines, des dégâts
matériels, des blessés graves et l’utilisation des mineurs dont l’âge varie
entre 9 à 10 ans en violation des conventions internationales et régionales de
protection de l’enfance (couche vulnérable) et trouble à l’ordre public.
Le Ministère de l’Administration du Territoire et de la
Décentralisation, conformément aux dispositions des articles 28, 29 et suivants
de la Loi 2015/009/AN en date du 4 juin 2015 relative aux maintiens de l’ordre
public en République de Guinée, s’est vu dans l’obligation légale de faire
réquisition à l’armée qui conformément à sa mission républicaine est venue en
appui à la police et à la gendarmerie.
Alors qu’une procédure judiciaire est en cours, ce
groupement de fait « FNDC », comme a ses habitudes, sur la base de leur humeur
se donne pour prérogatives de porter des accusations graves sur les faits
criminels en citant Monsieur le Président de la Transition, Colonel Mamadi
DOUMBOUYA, certains cadres de l’armée, de la police et de la gendarmerie comme
étant soutiennent-ils, des cerveaux de la répression, sans apporter la moindre
preuve irréfutable.
On déduit de cette démarche que ce groupement de fait dont
les sources de financement restent inconnues continu à s’identifier à travers
des symboles communs, tels que son nom, son logo régulièrement affiché sur les
publications des réseaux sociaux et autres moyens d’expression ou ses membres
leur permettant ainsi de se reconnaitre lors des actions qu’ils mènent avec des
méthodes violentes et armées au cours des manifestations interdites ou non
autorisées. Or, ils occultent la teneur de l’article 633 du Code pénal qui dispose
: « l’exercice des poursuites pour délit d’attroupement ne fait pas obstacle à
la poursuite pour crime et délit particulier qui aurait été commis aux lieux
des attroupements ».
Ils ignorent l’article 637 alinéa 2 qui dispose : « les
organisateurs d’une manifestation publique interdite ou non déclarée, sont
punis d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 1 an et d’une amende de 500.000
à 1.000.000 GNF ou de l’une de ces deux peines seulement ».
Le fait de considérer sans preuves factuelles le Président
de la Transition, Chef de l’Etat, les agents des forces de défense et de
sécurité dans le seul but de se disculper de leur responsabilité pénale en divulguant
des fausses informations justifie la présente injonction aux fins de poursuites
judiciaires conformément à la loi.
Conformément à l’article 37 du Code de procédure pénale, je
vous enjoins d’engager ou de faire engager les poursuites judiciaires ou de
saisir la juridiction compétente de telles réquisitions écrites que nous
jugeons opportunes dans le cadre de la mise en œuvre de la politique pénale de
notre institution.
Le Garde des Sceaux attache du prix à l’exécution de la
présente instruction.
Alphonse Charles Wright »