La journée de manifestation du mercredi 17 novembre a été la plus meurtrière depuis le coup d’Etat du 25 septembre. Toutes les communications étant brouillées mercredi, de nombreux habitants de la capitale ont découvert ce matin l’ampleur de la répression.
Dans le nord de Khartoum, quelques manifestants sont restés
toute la nuit sur leurs barricades, avant d’’être dispersées ce jeudi matin à
coup de gaz lacrymogènes. Ailleurs, la circulation a repris normalement, mais
après le huis clos sanglant de la veille, il y a un peu de sidération parmi les
habitants. « On se demande ce que sera la prochaine étape dans l’escalade de la
violence », explique une trentenaire dans un quartier où la répression a été
particulièrement féroce. La police et l’armée ont en effet usé de balles
réelles. Bilan : au moins 15 morts de sources médicales. Et de nombreux
blessés.
« C’est une course de
fond »
Le brouillage du réseau téléphonique a pris fin dans la
nuit, les informations circulent donc progressivement. Des sms appelant à la
désobéissance civile ont d’ailleurs été envoyés mais semblent pas avoir trouvé
d’écho.
L’opposition va-t-elle poursuivre dans ce contexte ses
appels à manifester ou changer de tactique ? « Quoi qu’il arrive nous
maintiendront la pression. C’est une course de fond... » explique un jeune
Soudanais. La secrétaire d’État américaine pour les affaires africaines, Molly
Phe, a de son côté condamné la violence contre des manifestants pacifiques. Ces
derniers jours, la diplomate fait la navette ente le Premier ministre Abdallah
Hamdok et le général al-Burhan pour tenter de relancer la transition
démocratique, mais le chef de l’armée est resté jusque-là inflexible à toutes
les pressions.
Avec RFI