Après les États-Unis qui ont suspendu lundi 25 octobre 700 millions de dollars d'aide au Soudan en raison du renversement par les militaires du gouvernement d'Abdallah Hamdock, c'est au tour de la Banque mondiale de suspendre son aide. Côté européen, l'hypothèse d'une suspension de l'aide est aussi à l'étude. La communauté internationale frappe donc les militaires au portefeuille.
Le coup est rude, il reste à savoir s'il fera vaciller le
général Abdel Fattah al-Burhan. Le président de l'institution, David Malpass,
dit craindre « l'impact dramatique » que peuvent avoir les récents évènements
sur le redressement et le développement du pays. La Banque mondiale avait
promis en mai dernier d'octroyer deux milliards de dollars sur douze mois au
Soudan. Elle était aussi engagée avec d'autres partenaires internationaux dans
un programme d'appui direct aux familles soudanaises pour plus de 800 millions
de dollars. La Banque mondiale distribuait enfin des fonds pour la vaccination
contre le Covid-19.
L'institution qui avait renoué avec le Soudan après la levée
des sanctions américaines jouait un rôle important auprès du gouvernement de
transition. David Malpass s'était même rendu au Soudan en septembre dernier.
Première visite depuis quarante ans d'un dirigeant de la banque.
Plus généralement la communauté internationale soutenait
activement le régime civil. Sous l'impulsion de Paris et de Washington,
Khartoum avait trouvé un accord pour apurer son immense dette de 50 milliards
de dollars. Le FMI s'était engagé sur une aide de près de 2,5 milliards de
dollars : 17 grands projets ont été retenus, dans plusieurs secteurs dont
l'énergie, l’irrigation et l'agriculture.
La transition civile avait permis à Khartoum de sortir de
trois décennies d'isolement diplomatique et financier. Un isolement qui avait
asséché sa richesse et contribué à ruiner le pays.
Avec RFI