Suspension du procès du 28 septembre : Un mano à mano aux allures d’une boursouflure d’égo

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  • 06 juin 2023 09:34

  • Politique

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Les travaux du procès du massacre du 28 septembre sont toujours au point mort. Cette suspension du procès, découlant du retrait des avocats de certains prévenus à la barre, pour des revendications pécuniaires, est en train de prendre des allures d’une boursouflure d’égo entre le garde des sceaux et les frondeurs. Au grand dam des victimes. Chaque camp continue de camper sur sa position, mettant ainsi à mal la bonne tenue de ce procès qui se veut pourtant historique.

C’est toujours le statu quo ante dans l’arrêt des travaux de la cour, chargée de faire la lumière sur le massacre du 28 septembre 2009. La fronde des avocats, qui réclament l’amélioration de leurs conditions de travail, est le grain de sable qui s’est glissé dans la mécanique. 

Grippant ainsi la machine judiciaire depuis une dizaine de jours. Face à ce mouvement d’humeur, le gouvernement à travers le département de la Justice fait preuve d’une fermeté à toute épreuve.

En témoignent les sorties décapantes du ministre Charles Wright sur la question relative à cette grève des robes noires.

Pour le garde des sceaux, on ne peut pas demander au gouvernement ‘’ce qui n’est pas de droit’’. En clair, M. Charles Wright voudrait dire à ses vis-à-vis de se garder de tirer sur la corde voire de pousser mémé dans les orties.

Dans un élan jusqu'au boutiste, le tonitruant garde des sceaux, tout en appelant les frondeurs à de meilleurs sentiments, affirme sans ambages que si les lignes ne bougent pas, c’est la loi qui s’appliquera.

Ce message sonne comme une grosse pierre jetée dans le jardin des avocats. Ces derniers, pensant toutefois disposer d’un coup d’avance sur la partie adverse, n’entendent pas baisser la garde.

La cour et la partie civile se trouvent ainsi prises au piège de deux camps à l’égo démesuré.   

Ce procès qui se veut historique, étant le premier du genre dans un pays dont une bonne frange de la population fut décimée sous la tyrannie de la première république. Sans oublier les victimes enregistrées sous la deuxième république et les régimes qui se sont succédé.

Les avocats ne sont certes pas des philanthropes comme l’a martelé récemment Me Paul Yomba Kourouma, l’un des as du barreau et meneur de cette fronde. Mais certains observateurs pensent que de là à torpiller ce procès destiné à situer les responsabilités sur la tragédie du 28 septembre 2009, il y avait mieux.

Pour sauver ce temple de Thémis, il serait opportun pour les partenaires au développement de la Guinée, de mettre la main au portefeuille. Vu que ce tribunal délocalisé de Dixinn officie sous le sceau des statuts de Rome. 

Croisons donc les doigts, afin de conjurer le mauvais sort qui est en train de s'abattre sur ce procès, tant réclamé à cor et à cri. 

  Mamadou Dian Baldé

 

 

 

 

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