Au Tchad, les opposants et la
société civile hostiles au Conseil militaire de transition appelaient à
de nouvelles mobilisations ce mercredi 28 avril. Un appel à sortir dans les
rues reconduit après une journée de mardi marquée par d’importants
rassemblements dans des quartiers périphériques de la capitale et dans
certaines villes de province. Parallèlement, des discussions s'engagent pour la
formation du gouvernement de transition.
Alors que des consultations ont
commencé pour la formation du gouvernement de transition et que des
personnalités politiques sont reçues par les nouvelles autorités, les forces de
sécurité, policière et militaire sont déployées dans la capitale.
Quelques attroupements ont été
signalés dans certains quartiers de Ndjamena, dont le quartier Walia du 9e
arrondissement, et dans le 7e arrondissement, mais ils ont rapidement été
dispersés. Les organisateurs des marches nous disent que les rassemblements de
ce matin servent à maintenir la pression, mais qu’ils sont en deuil
aujourd’hui.
La situation n'est pas
comparable, en tout cas, à celle d’hier où avant même le lever du soleil, un
très grand nombre de personnes étaient dans les rues pour demander le départ du
CMT et dénoncer la politique française, jugée « complice d’une dérive
monarchique » du pays.
Hier, les affrontements avec les
forces de l’ordre ont duré toute la matinée. Pour un bilan de cinq morts dans
le pays, selon les autorités, neuf au moins pour la société civile. Avec aussi
de nombreux blessés -une cinquantaine- et des arrestations, y compris de
journalistes… La société civile qui estime que près de 170 manifestants ont été
arrêtées en 24h.
Autre fait marquant de la journée d’hier : la première prise de parole
de Mahamat Idriss Déby
Une semaine après l’annonce du
décès de son père et sa nomination à la tête de la transition militaire,
Mahamat Idriss Déby est sorti de sa réserve. Pour la quasi-totalité des
Tchadiens, c’est la première fois qu’ils entendaient sa voix.
Une « adresse à la nation » d’un
quart d’heure diffusée par les médias officiels dans laquelle le chef du CMT a
défendu la place de l’armée dans la transition. Mais il a aussi promis la tenue
d’un dialogue inclusif et la tenue, à termes, d’élections libres et
transparentes.
Il a également demandé l’aide de
ses partenaires étrangers face aux défis sociaux, économiques et sécuritaires,
tout en les assurant que le Tchad respecterait ses engagements, notamment dans
la lutte contre le terrorisme.
Une déclaration qui intervenait
alors que dans le même temps, à Paris, Emmanuel Macron et le président en
exercice de l’Union africaine, Félix Tshisekedi, l’exhortaient à mener une
transition inclusive et démocratique.
Avec Rfi