Au surlendemain de l’annonce du gouvernement de transition, présenté
par les nouvelles autorités comme un gouvernement d’union, la coordination des
actions citoyennes s’est réunie ce mardi 4 mai. C’est ce mouvement, Wakit Tama,
composé d’organisations de la société civile et de partis politiques
d’opposition, qui mène la contestation populaire contre les nouvelles autorités
de transition.
Ce mardi matin, le mouvement
Wakit Tama appelle à une nouvelle manifestation ce samedi, dans quatre jours.
Les leaders de la coordination citoyenne entendent poursuivre et même
intensifier leur combat.
Pour eux, le gouvernement de
transition qui a été présenté dimanche soir ne constitue en rien un
gouvernement d’union. Ils expliquent que puisqu’ils rejettent le Conseil
militaire de transition – ces quinze militaires dirigés par Mahamat Idriss
Déby, fils du président défunt, qui ont pris la tête du pays –, tout ce que ce
conseil militaire met en place est, selon eux, illégitime. Pas question donc de
reconnaître le nouveau gouvernement.
Certains partis d’opposition ont
pourtant choisi de l’intégrer et de jouer le jeu de la transition. Des partis
qui, pour certains, appelaient jusque-là à la contestation. « Ils se sont
exclus d’eux-mêmes de notre coalition », estiment unanimement les leaders de
Wakit Tama, qui ne cachent pas leur colère et qui appellent donc à de nouvelles
marches pacifiques pour samedi, à Ndjamena et dans tout le pays. Et cela malgré
la répression meurtrière de la marche du 27 avril qui avait fait quinze morts,
selon le dernier bilan de ces organisations. Les autorités en reconnaissent
six. Il y avait également eu plus de 700 arrestations.
Qu’importe, les membres de Wakit
Tama veulent continuer à dénoncer, dans la rue, ce qu’ils désignent comme un «
coup d’État institutionnel ». Ils exigent le retour à l’ordre constitutionnel
et l’ouverture d’un véritable dialogue national.
Rfi