Plus de 40 terroristes neutralisés, trois véhicules récupérés dont un
blindé, des armes individuelles et collectives, des motos et divers matériels.
Le bilan est bien lourd pour les hommes armés qui, visiblement, ont été lâchés
par leurs dieux, ce samedi, lorsqu’ils se sont frottés aux Forces de sécurité
et de défense burkinabè du détachement de Bourzanga dans le centre-nord du
Burkina. Les éléments des forces du mal qui ont pu échapper à la réplique ferme
des soldats de l’armée burkinabè, qui, malheureusement auront perdu cinq des
leurs, sauront désormais qu’ils ont en face, des adversaires qui ne veulent
plus servir aussi facilement, de chair à pâté dans ces assauts lâches qui ne
laissent aucune chance tant aux populations civiles qu’aux militaires. L’heure
de la montée en puissance de l’armée du Burkina Faso que tous espèrent a-t-elle
enfin sonné? Peut-être oui, au vu des derniers succès enregistrés et publiés
par les FDS burkinabè.
Si pour certains, ce sont
seulement des pays étrangers qui viendront sauver le Burkina, ce serait faire
fausse route, pense le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. «C’est
notre pays, c’est nous d’abord». Le président de la transition du Burkina Faso
ne croit pas si bien dire, lui qui vient de décorer de la croix du combattant
les militaires de Bourzanga dont il a salué «la bravoure et l’engagement».
C’est la preuve, a signifié le chef suprême des armées burkinabè, que «l’ennemi
n’est nullement supérieur à nous». S’il faut reconnaître et surtout louer les
mérites des soldats burkinabè qui se sont battus sans répit au sol, l’on ne
saurait occulter l’importance de la logistique aérienne.
Un appui aérien déterminant,
marqué par l’intervention de l’hélicoptère MI24 de l’Armée de l’air du Burkina
et le déploiement, à partir de Niamey au Niger, d’une patrouille de chasse
Mirage 2000 de la Force française Barkhane. Une fois de plus, le mano-a-mano
entre le Burkina et le Niger, à la suite des opérations militaires conjointes
Tanli 1, 2, et 3, a gagné à Bourzanga, notamment, dans les phases de ratissage
et de sécurisation, avec l’engagement par le voisin nigérien, d’un avion ISR
CESSNA.
Une victoire qui vient donc
renforcer la vision de ceux qui, comme le président nigérien Mohamed Bazoum,
sont persuadés que la lutte contre les attaques armées des jihadistes et autres
bandits, ne peut se gagner en solo. Abhorrant résolument cette polémique futile
qui veut tirer absolument la couverture du succès d’étape sur les hommes armés,
à telle ou telle chapelle, il urge plutôt de raviver la flamme de la
coopération entre pays africains, collaboration renforcée par l’apport de
partenaires étatiques étrangers, qu’ils viennent de la France ou d’autres pays
de l’Europe ou encore de la Chine ou des Etats-Unis.
Mais la chance de réussite d’une
pareille coalition contre le terrorisme ne sera-t-elle pas affaiblie par le
Mali qui se coupe de ses voisins par des positions souvent belliqueuses et
toujours cavalières, depuis le mariage d’une junte en quête de transition sans
fin avec le groupe privé de sécurité russe Wagner? Alors que, entre autres, le
Mali se débarrasse des forces française Barkhane et européenne Takuba et se
retire du G5 Sahel, en attendant peut-être de quitter d’autres organisations
africaines, voici que pour assurerer la sécurité de ses villes frontalières
trop régulièrement prises pour cibles par des attaques armées, le Bénin annonce
le retrait prochain de 390 de ses hommes de la Mission multidimensionnelle
intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Le Mali s’étant donc fermé au reste du monde par le musellement de sa presse nationale discordante de la voix des militaires au pouvoir et mis une partie de la presse internationale sous éteignoir, il devient de plus en plus difficile de savoir ce qui se passe réellement sur les berges du Djoliba où la propagande fait rage. C’est donc dire combien cet auto isolement du Mali par ses maîtres militaires inquiète ses voisins et la communauté internationale.
w s