La convocation du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg) devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) pour ce 13 juin, aura fait un flop, pour vice de forme. Pour autant, les magistrats de la Crief ne démordent pas, et seraient sur le point d’émettre une nouvelle convocation, en prenant le soin cette fois, de ne pas faire fausse note. Pendant ce temps, Cellou Dalein Diallo, en parfaite fine lame, a pris ses quartiers à Dakar, et serait sur le point de rallier le pays de l’Oncle Sam pour un long périple. Histoire sans doute d’échapper à l’épouvantail de la Crief et à la furie des gérontophobes, soupçonnés de vouloir le mettre hors course, dans la perspective de la prochaine présidentielle.
Le retour au bercail du président de l’UFDG ne serait
certainement pas pour demain. Si l’on s’en tient à l’avis de la plupart des
militants du parti de Cellou Dalein Diallo, qui craignent que leur leader ne
tombe dans la gueule du loup, une fois de retour au pays. Pour les tenants de
cette ligne dure, revenir en Guinée serait pour Dalein, synonyme de s’offrir
purement et simplement en holocauste.
Avec l’épée de Damoclès judiciaire qui plane dorénavant sur
la tête de l’ancien Premier ministre. Cité à comparaître devant la Crief, dans
l’affaire de vente d’un des appareils de la défunte compagnie « Air Guinée »,
sous la deuxième république. Cellou qui était ministre des Transports au moment
des faits, clame urbi et orbi, n’avoir agi que sous la férule du ministère de
l’Économie et des finances, maître d’œuvre de cette opération de cession de ce
Boeing 737. Un avion vendu à l’homme d'affaires Mamadou Sylla, considéré à
l’époque comme le comte de Cagliostro du palais.
Pour sortir de cette mauvaise passe, le président de l’Ufdg
tente de prendre la Crief en défaut. C’est ce qui expliquerait la rédaction de
cet avis juridique par le pool d’avocats constitué par la tête de file de la
classe politique guinéenne. Devenu viral sur les réseaux sociaux, ce document
synthèse vient couper l’herbe sous les pieds de la Crief, dans le but de
détricoter ce que pourrait servir d’argumentaire à la Crief, pour confondre leur
client.
Les avocats de l’ancien Premier ministre étant parvenus à la
conclusion que leur client n’en est pour rien dans cette cession. A moins qu’on
ne veuille lui chercher des noises. Qu’il vaudrait donc mieux pour la Crief, de
se tourner vers le ministre de l’Économie et des finances, Cheick Camara, au
moment des faits, pour éclairer leur religion sur ce dossier qui continue de
faire couler encre et salive dans la cité.
En attendant, Dalein peut continuer à couler des jours
heureux, sous d’autres cieux.
Mamadou Dian Baldé