L’Afrique, on le sait, depuis des lustres, fait l’objet d’une cour
assidue de la part des grandes puissances qui se bousculent sur le continent.
En témoignent les chassés-croisés diplomatiques enregistrés çà et là et cela,
presque chaque jour que Dieu fait. Le dernier cas en date, est la tournée
africaine des dirigeants allemands que sont le chancelier Olaf Scholz et le
président Frank-Walter Steinmeier. En effet, alors que le premier est en
visite en Afrique de l’Ouest où il séjournera, tour à tour, au Nigeria et au
Ghana, le second, lui, entame un déplacement en Tanzanie et en Zambie en
Afrique orientale. Preuve, s’il en est encore besoin, d’un intérêt grandissant
pour l’Afrique. Avec juste raison d’ailleurs ! Car, comme on aime à le dire,
les intérêts guident les pas, surtout au regard de la conjoncture mondiale
quelque peu aggravée par la guerre en Ukraine. En effet, après la fin des
livraisons de gaz russe affectant sérieusement son modèle énergétique, Berlin
n’a d’autre choix que de multiplier les contacts en vue de diversifier ses
partenaires. Dès lors, on comprend aisément le choix porté sur le Nigeria, le
Ghana, la Tanzanie et la Zambie qui disposent d’importantes réserves de
gisements de pétrole, de gaz, d’or, de cobalt, etc.
Cela dit, s’il est vrai que l’on
ne mobilise l’homme qu’autour de ses intérêts, on ne peut donc pas reprocher
aux dirigeants allemands de parcourir le continent africain à la recherche de
partenaires stratégiques. C’est de bonne guerre, au regard surtout du contexte
mondial où la concurrence est manifestement rude.
L’Afrique doit travailler à
promouvoir et à valoriser ses compétences et son capital humain
En tout cas, avec ces
déplacements au sommet qui interviennent trois semaines avant le sommet du G20
sur les investissements en Afrique, Berlin n’entend pas se laisser damer le
pion par d’autres puissances sur le continent noir. Elle compte faire de
l’Afrique, un partenaire privilégié si fait que contrairement à certains pays
européens, elle a adopté une politique d’immigration plus souple quoiqu’elle
n’exclut pas l’expulsion, pour bientôt, de migrants clandestins. La preuve,
l’Allemagne entend créer des facilités pour l’accueil d’une main-d’œuvre
qualifiée, ouvrant ainsi la porte aux informaticiens ghanéens dont elle se dit
intéressée par le profil. Toutefois, s’il est vrai que le transfert de
compétences n’a rien de mauvais, il revient à l’Afrique de savoir jouer le jeu
au risque d’assister à une fuite sans merci de ses cerveaux. C’est
malheureusement le cas dans le domaine du football où des équipes de bien des
pays européens doivent leur fierté à de jeunes Africains qui ont du talent à
revendre. C’est dire que tout en restant ouverte au reste du monde, l’Afrique
doit travailler à promouvoir et à valoriser ses compétences et son capital
humain. C’est à ce prix qu’elle peut parvenir à un véritable développement
endogène tout en tirant le meilleur profit de ses relations avec ses nombreux
partenaires.
Le pays