Poursuivie pour enlèvement, traite d'enfants et délaissement d'une
personne hors d'état de se protéger, le procès de Houssainatou Bangoura, âgée
de 69 ans, s’est ouvert ce mardi au Tribunal de Première Instance de Mafanco. A
la barre elle a rejeté les faits qui lui sont reprochés.
Les faits remontent à 2019. Date à laquelle, selon l'accusée, elle a éprouvé le
désir d'élever une fille par humanisme. Après en avoir fait la demande,
explique-elle, sa belle-sœur l'a mise en contact avec la famille de Habi Kaba,
une fille de 13 ans avec laquelle elle est rentrée finalement en Côte d'Ivoire
où elle est installée. « Ce n'était pas un enlèvement. La famille de la
fille avait donné son consentement y compris sa propre maman »
relate-t-elle.
Problème : au bout de quatre
mois, selon la dame, Habi Kaba trouve la mort suite à des maux de ventre :
« elle était toujours maladive ». Houssainatou Bangoura ajoute qu’elle
serait partie avec une dizaine de victimes si elle voulait faire une traite
d'enfants comme le prétend l’accusation.
De son côté, la famille de la
fille dit ne pas croire à cette version de l'accusée. Le procès est renvoyé au
14 juin pour la comparution de la partie civile. En attendant, Me Daniel, avocat
de la partie civile titille l'accusée. Révélant que dans l'acte de décès présenté
au tribunal par cette dernière, il est indiqué que Habibatou Kaba est née à
Odjené et non à Conakry. La sexagénaire répond que ces informations ont été
fournies au médecin par son beau-fils qui ne connaît pas la Guinée. La demande
de mise en liberté provisoire formulée par la défense en raison de l’état de
santé de Houssainatou est rejetée par le tribunal. En attendant la prochaine audience, elle retourne
en prison où elle a déjà passé deux ans.
Sékou Diatéya