Transition guinéenne : La valse à deux temps d’une junte en goguette (Éditorial)

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  • 01 août 2022 13:13

  • Politique

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L’image du démiurge, cristallisant les espoirs d’un peuple en déshérence, que s’était forgé le colonel Mamadi Doumbouya, à la faveur du putsch du 5 septembre 2021, est en train de prendre un coup. Si l’on se fie en tout cas au tollé suscité au sein de l’opinion par ces cas de morts et de blessés, enregistrés durant les manifestations du Fndc, qui se sont illustrées par leur caractère violent.

Il serait difficile d’absoudre la junte de toute responsabilité dans cette répression policière. La levée de boucliers va au-delà de nos frontières, où ces incidents ont eu une forte résonance. Provoquant l’indignation d’une part, et une vague de solidarité, d’autre part, à l’endroit des victimes de ces violences meurtrières. Sans oublier la terreur qui est en train de s’abattre sur des militants pro-démocratie et autres responsables politiques. Dont plusieurs d’entre eux, visés par des plaintes de la justice, ont été interpellés au lendemain de ces échauffourées.

Des incidents qui révulsent d’ailleurs l’OGDH, qui a tenu à l’exprimer dans une déclaration, condamnant ‘’avec la dernière énergie toutes les violences enregistrées sous toutes ses formes les 28 et 29 juillet 2022, suite à l’appel à manifester, lancé par le FNDC. Tout en exigeant dans la foulée, plus de transparence dans la conduite de la Transition et à la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif conformément à l’esprit de l’article 77 de la Charte de la Transition.’’

Dans le même sillage, le G5 Guinée, un cénacle de pays partenaires bilatéraux, où se retrouvent les Nations Unies, la Cédéao, l’Union européenne, les États-Unis et la France, déplore ‘’le recours excessif à la force et l’utilisation alléguée d’armes létales pour le maintien de l’ordre et rappelle à toutes les parties l’obligation de protéger les mineurs.’’

Le G5 souligne l’impérieuse nécessité, de créer un cadre de ‘’dialogue inclusif en vue d’une transition participative, apaisée et garante de la paix sociale.’’ Le tout sous le magistère de la Cédéao, dont le médiateur désigné en la personne de Thomas Boni YAYI, qui a déjà les mains dans le cambouis. Il ne reste plus qu’à accélérer la cadence, pour éviter que cette transition, arrachée de haute lutte, ne parte en vrille.

Un scénario catastrophe qu’il faudrait éviter à tout prix. Car si l’on s’en tient en tout cas aux lignes de force de la charte déroulée par le colonel Mamadi Doumbouya, au lendemain de sa prise de pouvoir, le président de la transition y met l’accent sur la nécessité de changer enfin de paradigme dans la gouvernance de notre pays. C’est cette profession de foi, qui doit demeurer comme le tableau de bord de cette transition, en lieu et place d’un égotisme démesuré. Cela est valable pour toutes les parties prenantes au processus de transition. A ne pas trop pousser mémé dans les orties. Car la Guinée, ne pourrait d’un coup de baguette magique, devenir de manière soudaine l’Helvétie.

Mamadou Dian Baldé

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