Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a
profité de la tribune de la réunion hebdomadaire de son parti, samedi dernier,
pour lancer un énième appel aux autorités de la transition, pour l’ouverture
d’un dialogue inclusif.
A cette occasion, Cellou Dalein
Diallo s’était adressé solennellement au colonel Mamadi Doumbouya, en tant que
président de la transition et chef de l’État, afin de favoriser la réussite de
cette césure. Un tel résultat probant ne peut être obtenu, sans un cadre de
dialogue regroupant tous les partis, le CNRD et le CNT. L’idée d’une telle
osmose est partagée par les autres leaders politiques. C’est le cas de Sidya
Touré de l’UFR, Lansana Kouyaté du PEDN, pour ne citer que ces figures de proue
du landerneau politique guinéen. Tous sont d’avis que le dialogue constitue une
thérapie contre la crispation politique.
Car le manque de dialogue, c’est
la porte ouverte à tous les excès. En attendant que ces discours mielleux,
adressés à la junte, n’aient un écho favorable, la classe politique continue
d’assister en spectatrice médusée, au déroulé de la transition. Une situation
qui ne pourrait perdurer, comme l’a martelé le leader de l’UFDG, à l’endroit de
la junte, en disant je cite : «il y a des choses qu’on accepte et des
choses qu’on ne peut pas accepter ».
Cette petite phrase lourde de
sens, prouve à suffisance que Dalein, maillon fort de cette classe politique,
ne compte pas se complaire dans un rôle de comparse, tout le long de cette
transition.
A la junte de décoder ou non ce
message, qui n’a rien de subliminal. Une junte qui semble accorder la priorité
à la moralisation de la vie publique, au détriment du volet politique de la
transition. Une démarche contraire au souhait de la majeure partie de la classe
politique, qui in petto, s’attendait juste à ce que les militaires organisent
les élections, pour rendre le pouvoir aux civils. Quitte à ce que les vieux
démons du passé ressurgissent de nouveau.
Mamadou Dian Baldé