Les partis politiques et la société civile ont massivement répondu ce
lundi, à l’invitation du Premier ministre Mohamed Béavogui, à la faveur du
lancement d’un nouveau cadre de pourparlers inter guinéens. Une initiative
destinée à remettre d’aplomb le processus de gestion de la transition, en lui
conférant un caractère plus inclusif. Nombreux sont les observateurs qui
pensent qu’il était temps pour le locataire du palais de colombe de reprendre
la main, en cette période charnière de notre histoire. En vue de donner un coup
de collier à ce dialogue, qui n’avait jusque-là que des relents d’un marché de
dupes. En éclipsant ainsi Mory Condé de l’Administration du territoire et de la
décentralisation (Matd), Mohamed Béavogui se trouve dans un quitte ou double.
Le gouvernement de transition est
désormais disposé à renouer le fil du dialogue avec tous les acteurs
sociopolitiques guinéens. C’est dans cette optique que le Premier ministre chef
du gouvernement a présidé ce lundi, l’ouverture du cadre réclamé à cor et à cri
par les forces vives. Une plateforme qui pourrait servir de réceptacle à tous
ceux qui voudraient évacuer leurs humeurs peccantes.
Car la gestion de la transition
ne fait pas que des heureux dans le landerneau. Où une bonne frange des forces
vives accuse la junte de n’en faire qu’à sa tête. C’est le cas du Front
national pour la défense de la constitution (Fndc), qui, remonté comme un
coucou, voulait coûte que coûte en découdre avec les autorités de la
transition. N’eussent été les bons offices des guides religieux et des sages,
la confrontation allait être inévitable.
C’est pour éviter tout enlisement
de la crise que Mohamed Béavogui a décidé de prendre le taureau par les cornes.
En offrant ses services, pour la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif,
comme réclamé par les forces vives. Une initiative qui a démarré ce lundi, avec
la bénédiction du colonel Mamadi Doumbouya.
Le Premier ministre a saisi
cette opportunité pour saluer les parties prenantes au processus, dont la
finalité est d'unir et de rassembler les Guinéens. Sans tenir compte de leurs
obédiences politiques et religieuses. Autour des idéaux de la transition que
sont le respect des libertés fondamentales et les principes de bonne
gouvernance.
Certains participants à cette
rencontre ont posé des préalables à leur participation à ce dialogue, sous la
férule du Premier ministre. C’est le cas de l'Anad qui propose que ‘’ce nouveau
cadre de dialogue fasse l'objet d'un décret présidentiel ou d’un arrêté de
Monsieur le Premier ministre’’.
Et qu’il soit ‘’composé par les
Coalitions politiques les plus représentatives, les organisations de la Société
Civile les plus crédibles et les plus représentatives.’’
Le tout sous l’égide du Médiateur
de la Cédéao.
Le Fndc se fendra à son tour d’un
chapelet de revendications, en guise de préalables à sa participation à ce cadre
permanent de dialogue. Il s’agit entre autres de ‘’l’ouverture des procès sur
les crimes de sang lors de la lutte contre le 3ème mandat ; la
publication de la liste nominative des membres du Cnrd; le respect
des droits de l’homme.’’
La balle est donc dans le camp du gouvernement guinéen, en vue de la satisfaction ou pas de ces préalables posés par l’Anad et le Fndc, qui constituent des acteurs clés de ces pourparlers. Pourparlers auxquels l'ancien parti au pouvoir n'entend pas prendre part, pour incompatibilité d'humeur.
Mamadou Dian Baldé